VENDREDI 10 JUILLET
Ce matin, pas de beau temps comme hier à la même heure, là on retrouve le climat du Party.San, car comme on dit, on change pas une équipe qui gagne.
Comme un rituel, le premier concert du vendredi et samedi est toujours proposé par un groupe de Goregrind, souvent très débilos. Là pour débuter c’est les Italiens de GUINEAPIG qui déboulent. Avec des membres de ULTIMO MONDO CANNIBALE et des gros relents de COCK AND BALL TORTURE (période Egoleech), c’est l’un des meilleurs groupes “connus” actuel (car oui il faut bien l’avouer, à l’heure actuelle les nouveaux petits groupes connus de la scène c’est que des trucs pipi caca pas très intéressants). Comme expliqué en introduction, l’Allemand lui se déchaîne dans le pit aux concerts de Slam et de Gore, peu importe le groupe. Donc là inutile de dire que c’est l’orgie ! Premier riff et c’est presque tout le site qui déboule, déguisé pour l’occasion, bouée gonflable en main, pour partir dans un circle pit mid tempo, au rythme du groupe. Tout le monde improvise des danses grotesques sur les tubes du trio. C’est très drôle, car le groupe propose vraiment le groovy Goregrind slow motion, ce qui donne un circle pit aux allures de randonnée pédestre / marche rapide. Comme à chaque fois c’est la teuf, même les hardos en backpatch de Speed Metal ou de Black Thrash sont là… Encore un début de vendredi grandiose !
Changement radical d’ambiance avec THE COMMITTEE. Encore une fois c’est le genre de groupe de Black qui ne me touche pas, bien trop moderne et propre sur lui. Soyons cash, il s’agit là encore d’un clone de MGLA, cagoule comprise. Le groupe déploie une imagerie totalitaire, historique, et basée sur des faits de guerre. C’est pas des sujets / imageries qui m’intéressent grandement, mais j’aurais aimé voir le concept poussé plus loin, musicalement. En effet, c’est le genre de groupe qui pourrait très bien mêler des éléments martiaux / indus à son Black Metal, voir techno comme un MYSTICUM, pour souligner cette imagerie militaire.
Changement radical d’ambiance avec BENIGHTED, qui nous propose le même set qu'à l’OEF. Rien à rajouter de plus si ce n’est que j’ai été moins déçu cette fois ci, bien que ça me laisse toujours de marbre ! C’est clairement un groupe de scène, et là ils vont délivrer une prestation des plus convenables, avec un public participatif (des circle-pits notamment). Là où à l’Obscene j’ai eu l’impression d'assister à une prestation de Metalcore téléphoné, ici j’assiste à 45 minutes de Death moderne qui a réussi à séduire un public non Français.
Quelques mots sur PILLORIAN, créé sur les cendres de AGALLOCH. Je m’attendais à une musique plus aérienne, voir Post-Metal, mais rien de tout ça ! Je n’avais pas encore posé une oreille sur le groupe, et j’assiste à un set de Black à tendance mélodique des plus standards… vite oublié pour ma part.
La suite s’annonce bien plus intéressante, avec les légendaires COFFINS ! Fidèle à eux même, c’est dans la plus grande sobriété que le groupe entame son set, sans un mots. Le groupe reste timide, Jun, le chanteur reste caché sous ses grands cheveux, pas de communication, seul le bassiste a l’air possédé dans son jeu de scène. Le groupe va malheureusement devoir faire face à de nombreux problèmes de son, notamment la guitare de Uchino, membre fondateur de COFFINS, qui va faire que de couper pendant tout le set, le groupe devant improviser les morceaux avec uniquement la basse et la batterie. Les gars s’en sortent très bien, même si c’est frustrant de ne pas pouvoir profiter pleinement du set ! Jun lâche un “We are Coffins from Japan” avant de finir son set avec notamment le classique “Evil Infection” pour conclure le concert. Pas la meilleure performance que j’ai vu d’eux, mais ça reste toujours un plaisir, à l’image de TOXIC HOLOCAUST la veille, de voir des groupes si rares en Europe.
Je vais être honnête, pour la suite j’ai surtout subi les prestations, avec des groupes soit pas à mon goût, soit avec un son atroce. On commence avec RAM, qui déboule sur scène, looké Speed Metal, avec des bracelets de force, veston en cuir et des jolies moustaches, tout ça pour nous proposer du Heavy très moyen, parfaitement taillé pour des festivals comme le Wacken, mais pas pour les passionnés du genre en tout cas. Ça sonne faux, et c’est très chiant, on s’adresse clairement à des gens qui écoutent du Heavy grand public.
Après cette déception, car oui je m’attendais à passer un bon moment à l’écoute de quelques titres sur internet, on enchaîne avec le premier concert de la tente avec GOATH. Avec un logo pareil, on s’attend soit à du Black Thrash, soit à du War / Black Death, le festival nous vend même le groupe comme une sorte de ARCHGOAT. Personnellement je savais à quoi m’attendre, et le concert va appuyer mes craintes : ici rien de tout ça ! Alors oui on se retrouve avec un groupe à mi-chemin entre Death et Black, avec des musiciens badigeonnés de sang, mais joué de manière très basique et soporifique, proche de BELPHEGOR et compagnie. C’est frustrant.
Retour à la Mainstage avec THE BLACK DAHLIA MURDER. A l’image de BENIGHTED, c’est clairement pas mon type de Death. Bien sur ils savent tenir une scène, le public est réactif et se lance dans des chorégraphies lancées par le chanteur, où il faut agiter les bras en imitant un singe, ou des exercices de muscu, au choix (si vous avez déjà vu le groupe vous savez de quoi je parle). Malgré l’amusement général, le public reste très timide, et ne répond pas à l’appel des pits demandés par le groupe (comme ANAAL NATHRAKH la veille). Musicalement, toujours le même constat, celui d’entendre des riffs de CARCASS partout, faut dire qu’avec le tatouage de Trevor, le doute n’est pas permis, leur amour pour le groupe Anglais est bien présent.
Enchaînement sous la TentStage avec ULTRA SILVAM que beaucoup décrivent comme l’une des meilleures sortie Black de l’année. Le trio Suédois propose une imagerie très War Black et totalitaire. Je savais pas trop à quoi m’attendre en live, mais en tout cas j’avais une certaine attente. Les mecs montent sur scène avec des looks très Black Thrash et du sang sur le visage (ça commence à faire beaucoup de groupes qui font ça ce week end). Musicalement ça reste assez spécial, entre passages de Black sauvage presque à la REVENGE, et riffs mélodiques qui peuvent rappeler DISSECTION. Entre grognements sauvages et voix plus Black traditionnel. Je reste confus, sans trop savoir quoi en penser, avec un certain goût de déception en bouche… J’attendrais la sortie du premier album pour me faire une idée plus précise.
Place maintenant à un des groupes montant de la scène Death Metal Allemande, DESERTED FEAR. Même impression que pour ENDSEEKER la veille, on se retrouve avec un groupe le cul entre deux chaises, avec des influences old school et un feeling moderne et groovy pour pouvoir parler à un public plus vaste. J’ai envie de classer ce groupe dans un four tout “groupe pour le Wacken” où je mettrais tous ces groupes semi spécialisés avec un son bien propre pour plaire au métalleux moyens et surtout taillés pour les grosses scènes, loin du cercle de l'underground. A noter que c’est le premier groupe qui propose des flammes sur scène, la météo de la veille ne permettant pas de les utiliser avant.
Là on continue avec un groupe bien de chez nous qui va nous montrer ce qu'est le vrai Death Metal de passionné. SKELETHAL va réussir à ramener tous les Français du fest devant la scène pour nous proposer des titres de son dernier album. Autant j’étais très fan des premières démos et EP, qui suintent le son Suédois, autant leur premier album a plus un goût de Death américain qui me parle déjà moins. La setlist étant en grande partie composée des titres de ce dernier, cumulé avec un son trop fort et brouillon, il est difficile pour moi de rentrer dans le concert. Je reste un peu déçu, surtout que j’ai déjà fait d'excellents concerts des Lillois par le passé. Et puis maintenant que le groupe a suffisamment de matériel à jouer, ils nous gratifient pas de reprises à se mettre sous la dent. Pas grave, je boude pas mon plaisir de les revoir une prochaine fois.
Si après avoir essuyé pas mal de concert sans trop d'intérêt pour moi, la suite va être encore plus compliquée. Déjà avec EXHORDER qui nous propose tout ce que j’aime pas dans le Death / Thrash. Influence pour PANTERA, c’est l’un des premiers groupes qui a commencé à inclure des éléments mid tempo dans sa musique. Même si sur CD, un Slaughter in the Vatican passe toujours très bien, entre violence et break plus groovy, en live c’est vraiment pas bon. Là où sur CD les passages de Thrash sont des plus énergiques, dans la lignée de la scène Américaine comme MORBID SAINT ou DEMOLITION HAMMER, en concert le parti est pris sur le groove. Il y a aucune efficacité, ça sonne comme tous les groupes actuels qui pensent faire du Death / Thrash mais qui font juste une bouillie Groove Metal avec un semblant de growl (oui en France on est très fort pour ça). Après je savais à quoi m’attendre, ayant déjà vu le groupe au Hellfest. Ce genre de mixture c’est pas pour moi, j’aime la violence, les riffs de vieux Thrash, mais pas ça. Je préfère oublier cette version live et me concentrer sur les sorties studios d’époque.
Quelques mots sur le prochain groupe de la tente, THE SPIRIT, dernier groupe de l’écurie Nuclear Blast, donc tout est dit : Black Mélodique aseptisé, prêt à jouer au Wacken, mais pas prêt à séduire un public plus connaisseur. Vite oublié.
Une légende Suédoise de plus en plus rare va rentrer sur scène maintenant, UNLEASHED. Le groupe rentre sur un titre presque Thrash Metal, avec un Johnny Hedlund en sosie vocal de Tom Araya, c’est déstabilisant ! Même si le set fait la part belle au vieux titres, notamment du classique Where No Life Dwells, le même constat s’impose que sur DESERTED FEAR ou ENDSEEKER : les racines old school son là indéniables, mais le groupe a tendance à rendre ses morceaux tout beau tout propre, avec là encore un feeling groovy, destiné aux grandes scènes du Wacken (oui, ça devient mon running gag), plus que aux fans de la première heure ! Il faut dire que c’est l’un des seuls groupes de Swedeath sans HM-2, donc là ça aide encore moins ! Et il faut rappeler aussi que c’est l’un des seuls groupes de l’époque à avoir enregistré son album en Allemagne, donc à l’heure actuelle ce n’est pas abusé que de dire que c’est le groupe Suédois avec le son le moins Suédois de la scène ! Passé le cap d’avoir l'impression d'assister à un concert d’un groupe Teuton (ou des Pays Bas, au choix), et une fois ce premier titre au relent Thrash passé, on passe un bon moment quand même, ça reste convaincant, et le groupe ne se laisse pas dépasser par son amour pour les vikings (l’ambiance corne à boire et refrain du Valhalla chanté à tue-tête par le public, c’est pas pour moi) ! Un bon concert, que j’aurais peut être préféré avec un feeling plus old-school !
Dernier concert de la TentStage avec les dernières stars du Death Metal, BLOOD INCANTATION. Aujourd’hui l’heure est au revival du Death Américain et Finlandais, pile ce que nous propose les ricains. Toujours en référence à mon report de l’OEF, vous savez que c’est pas ma came, préférant largement le death épuré, bas du front et qui va droit au but. Là c’est travaillé, tellement que en 30 minutes, les gars ont le temps de jouer seulement 3 titres. Plongé dans des lights rouges et avec un énorme backdrop reprenant le logo du groupe, les fans sont forcément conquis, surtout que le son est vraiment bon. Moi la sauce prend pas, même si les speech du chanteur sur l’espace entre les morceaux me font sourir.
Comme il y a 2 ans, place à une institution du Deathcore old-school, DYING FETUS ! Direct, le backdrop et les enceintes font plaisir, car aux couleurs de leur ancien logo, rappelant l'âge d’or du groupe. Les gars rentrent sur scène avec un sample de “Tomorrow” de Andrea McArdle (merci internet) en décalage avec la baston qui va suivre. Le trio ouvre le bal sur “Wrong One to Fuck With” et dès le troisième morceau nous balance un “Grotesque Impalement” des familles. Le pit est comme à son habitude bien violent, on regrette juste que les Allemands pensent juste à tourner en rond au lieu de vraiment se battre au rythme des moshparts. La setlist fait la part belle aux deux derniers albums, mais nous gratifie comme toujours d’un petit “Praise the Lord” et du classique des classiques “Kill Your Mother” en fin de set. Forcément il manque des titres, mais le groupe doit bien promouvoir son dernier album en date. Le son est comme à son habitude impeccable avec la bande de Gallagher et nous rappelle qui sont les patrons du genre.
Il est maintenant l’heure de clôturer cette journée avec un événement, un “set spécial” de VENOM. Inutile de dire que tout le monde attend quelque chose de grandiose, une setlist qui ne dépasse pas Black Metal, on peut même rêver que le groupe nous joue un de ses albums cultes en entier. Les fans s’amassent devant la scène, beaucoup de die-hard possédant des vestes à patchs uniquement à l’effigie des Anglais. Ce concert devait être magique !
Le show commence avec un Cronos qui déboule en cape en cuir, tel un vieux vampire, avec derrière lui un backdrop de Black Metal et pleins de pentacles… kitch et de mauvais goût ! On boude pas notre plaisir surtout que le groupe commence direct par un enchaînement “Black Metal” / “Welcome to Hell” joué de manière molle, mais qu’importe. Puis la setlist nous renvoie vers des titres récents ! Car au final VENOM a décidé de jouer une setlist…. standard ! Certains ont peut êtres assisté au concert pitoyable du Fall of Summer, et bien ce soir c’est la même, avec une setlist presque identique ! On enchaîne les titres inutiles (seul “Long Haired Punks” reste plaisant à écouter), on a rapidement le droit à un “Countess Bathory” sans trop de saveur. Y’a pas de patate sur scène, et c’est pas les quelques pétards et effets pyrotechniques qui vont changer la donne. Cronos parle beaucoup entre les morceaux, comme pour gagner du temps et éviter de jouer, et ils font durer de manière excessive les nouveaux morceaux, à coup de solo et riffs à rallonge. Le groupe nous joue un “Warhead” avant de revenir sur un rappel avec un titre du dernier album, puis un enchainement “In League with Satan” / “Witching Hour” (le plus vis à vis du concert au FOS). Quelle déception, surtout après nous avoir vendu ça comme un set spécial ! Je comprendrais jamais pourquoi les festivals s’acharnent à faire venir le VENOM de Cronos alors que VENOM INC, lui, nous propose toujours des setlists au top avec une énergie folle ! 1h25 d’ennui, alors que l’attente était grande… Je rentre dormir avec un goût amer en bouche !
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