Nous avons tous des groupes de deuxième division, découverts un jour plus ou moins lointain après des heures de chasse sous-marine, auxquels nous restons fidèlement attachés. Parfois ils nous procurent l'orgueil de les avoir connus avant d'être reconnus plus largement, s'ils s'accrochent suffisamment longtemps pour décrocher une part de succès comme fruit de leur ténacité. La petite tournée qui s'arrêtait ce soir par chez nous était typique du Death underground : un vieux taulier méconnu de la scène Américaine accompagné d'un jeune groupe en lente ascension. Étant fan de ce dernier depuis quelques années, j'étais ravi que la date méridionale tombe chez nous car j'aurais accepté de faire de la route pour les voir.
Malgré ce, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il y ait beaucoup de monde un dimanche soir de fin de pont, pour un plateau de connaisseurs une semaine après un concert de portée similaire. La quarantaine de personnes présentes représentaient vraiment les vieux fans et on peut se féliciter qu'il y ait eu parmi nous une brochette de gens de moins de trente ans en plus de quelques mordus venus de départements voisins (mais pas limitrophes). Nous nous lamentions de la non-reconduction du Mosh Fest qui aurait dû se tenir ce même week-end, mais l'affiche présente était toujours bonne à prendre.
Après avoir profité de la douceur du crépuscule dans la cour, je gagnai l'intérieur de la Secret Place dès que j'entendais DEMIURGON faire ses balances car c'était eux qui m'intéressaient surtout. J'ai remarqué le groupe il y a quelques années, et je trouve que c'est l'un des plus intéressants de la scène Italienne, pourtant fournie, après deux albums seulement. Avec son sample, c'est un extrait du second qui a servi pour ouvrir le feu. Il manquait un membre, le bassiste était absent ce qui modifiait sensiblement le son du groupe qui avait gardé ses deux guitares. Cela sonnait très lourd, très puissant à la manière des derniers Hideous Divinity ou Beheaded et de tant d'autres formations similaires où la guitare rythmique écrase un peu trop le reste. Heureusement, certains spectateurs firent remarquer au mixeur qu'il fallait pousser le chant ce qui corrigea le rendu global et rendait justice aux Parmesans qui valent mieux que ces références. Connaissant les titres, j'avoue que j'étais plus focalisé sur les compositions et à headbanguer plus généreusement que mes camarades. Ces derniers appréciaient – à juste titre – la variété du jeu de batterie qui distingue le groupe : les breaks sont nombreux, le gravity blast ne s'éternise jamais et ce au profit de frappes plus hautes, plus violentes. Avec une basse, cela aurait été encore plus emballant.
Le grand chanteur avec sa longue mèche au sommet parlait assez peu entre les titres mais était extraverti par les ses larges gestes, sourires et grimaces qui suffisaient largement. La setlist puisait dans les deux albums et défendait donc un Death brutal traditionnel, assez proche de Hate Eternal en plus chaleureux, à rebrousse-poil du Slam et du Deathcore de la jeune génération à laquelle ils seraient sensés appartenir vus leurs dégaines, et d'autant plus méritoire. Mais ils avaient aussi choisi de jouer à peu près tous leurs titres écrits dans la langue d'Andrea Bocelli, qui passaient assez bien tant l'italien s'adapte un peu mieux au Metal extrême que le français ou le castillan. Le set se termina sur un titre encore plus direct et radical avec un blast en continu, le chanteur descendant de la scène à peine surélevée. Malgré mon affection pour l'instrument manquant, j'étais tout à fait satisfait de cette première rencontre, en espérant d'autres sur de plus grands formats.
Pendant la pause, je suis allé parler un peu avec le groupe au stand extérieur, en oscillant entre anglais basique et réminiscences d'italien appris sur le tas entre voyages et films. Je n'ai pas eu d'explication précise à l'absence du bassiste mais ils assumaient clairement d'avoir choisi de partir à deux guitares sans basse. Plusieurs de mes vieux compagnons de combat ont acheté leurs disques ce qui ne pouvait que me combler.
PESSIMIST est un vieux taulier de la scène, apparu dans le Maryland (patrie d'autres monstres et d'un festival mythique) à l'époque difficile qu'était la fin du millénaire. Son essor a été plombé par de trop longues périodes de séparation et un répertoire qui n'a pas été enrichi depuis plus de vingt ans. Après une intro sinistre, le quartet entièrement vêtu de noir a balancé un Death Metal lourd, obscur, qui sent le bouc et le soufre dans le sillage de Morbid Angel, Immolation, Krisiun, Angel Corpse ou Deicide. Les pendeloques, bracelets cloutés et tatouages du growleur, blond et affuté, ne laissaient aucun doute sur ses obédiences. Bénéficiant d'une basse, les Ricains avaient aussi une production plus étouffée, oppressante malgré la puissance leurs morceaux très classiques, assez bien écrits mais sans originalité par rapport à leurs inspirateurs.
Le public appréciait mais restait plus réservé, à part une paire de vrais fans du combo qui criaient pour les autres. Il faut dire que le style se prête peu au pogo, surtout avec un son aussi dense et lourd qui contenait le potentiel des titres d'un côté tout en leur donnant cette saveur déterrée propre à leur frange de la scène. Même les annonces étaient faites en growl. Mais le chanteur fut légèrement déstabilisé une paire de fois et reprit alors sa voix naturelle. Cela laissait passer un peu de bonne humeur, où pointait un peu de sympathie sous les airs de gros méchants premier degré. Mais se ressentait aussi au long du set une certaine résignation désabusée face à des réactions mesurées, pour un collectif qui se donne du mal sans avoir eu le même succès que bien de ses collègues vétérans. Le growleur récita muettement le texte d'un sample d'introduction. L'interprétation était impeccable, indéniablement efficace aux oreilles de tout fan de Death des cavernes, sans être non plus transcendante. Après quelques exhortations d'un public resté plutôt calme, silencieux bien qu'attentif, et une discussion entre les membres, un rappel fut accordé. Le set s'arrêta ainsi après une quarantaine de minutes seulement, soit autant que leur première partie.
Pendant que les groupes rangeaient le merchandising et leur matériel, l'un des guitaristes de Demiurgon vint échanger avec les quelques spectateurs prolongeant la soirée. Quand je partis un peu plus tard, je croisai la fourgonnette de tournée qui démarrait déjà pour une longue route vers Paris où ils jouaient le lendemain… À notre petit niveau, le programme de mai n'est pas fini non plus.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20