Tout comme pour le Hellfest, nous commençons ce report par un seul mot : enfin.
Deux années que nous attendions de nous retrouver à Saint-Nolff pour cette treizième édition du MOTOCULTOR festival. Mais ça y est nous y sommes.
Merci à l'organisation du MOTOCULTOR pour les pass presses.
Textes : Jus de cadavre et Mold Putrefaction.
Photos de Cyrille Bellec (Instagram) et de Gaël Mathieu (Instagram). Un grand merci à eux !
Jus de cadavre
Jeudi :
De mon côté j'arrive dès le jeudi après-midi sur le site de Kerboulard à St-Nolff où se déroule cette tant attendue XIIIème édition du MOTOCULTOR festival. Pas que des groupes me font vraiment de l’œil pour cette première journée, mais je suis pressé de retrouver le "Motoc"... Mon Motoc. Oui, parce que malgré ses défauts et ses affiches parfois un peu moins attirantes d'une année à l'autre, c'est un festival que j'apprécie beaucoup. La taille humaine, l'ambiance, l'occasion de croiser pleins d'amis et de connaissances, tout ça fait que je m'y sens bien. Le fait que ce ne soit pas trop loin de chez moi doit aussi jouer, soyons honnête. Bref, me revoilà donc "à la maison".
Je me gare au parking camion qui est loin d'être plein ce jeudi. D'ailleurs les organisateurs y dirigent aussi beaucoup de voitures pour, sans doute, gagner de la place ailleurs. Premier grincement de dents en se rendant compte qu'il n'y a pas de toilette sur ce parking (contrairement à 2019). Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des chiottes dans son camion. Mais j'arrête de suite de grogner pour ce point car des toilettes seront installées le samedi (un peu tard et surtout il n'y en aura pas assez du tout mais c'est déjà ça). En tout cas ce parking camion est très bien placé, à à peine 10 minutes de marche du site, ce qui permettra des aller-retours dans la journée.
Après une sommaire installation, je file sur le site pour voir CLUTCH. Le seul concert qui m'intéresse aujourd'hui. Première surprise : il n'y a pas de queue du tout aussi bien à la pose des bracelets qu'à l'entrée du festival. Incroyable. Le Motoc commence t-il à apprendre de ses erreurs ? C'est bien possible. Il n'y a en revanche toujours pas de programme papier à disposition sur le site (et pas d'appli sur smartphone pour y palier). Je chipote, mais bon... ce sont des petits détails qui font la différence selon moi. Tout comme le fait de ne pas intégrer la cashless sur le bracelet, mais sur une carte à part que tu vas chercher dans toutes tes poches à chaque fois que tu veux boire un coup (donc très souvent). On est rassuré donc, il reste tout de même pour le Motoc des choses à améliorer pour ses prochaines éditions...
CLUTCH ! Le groupe débarque sur scène autour de 18h50, c'est-à-dire très en retard par rapport à l'horaire prévu (18h05 sur le dernier programme). Pas bien grave, j'en ai profité pour charger la cashless et goûter une première pinte de bière made by Bavaria. Oui encore de la 8.6, une IPL et une pilsner standard. Bon on ne va pas épiloguer, on ne vient pas au Motoc (comme dans beaucoup d'autres fest) pour boire de la bonne bière. CLUTCH déboule donc à fond les ballons avec le titre "Earth Rocker", qui fait son effet. Ça ne traîne pas, nous entrons directement dans le vif du sujet. C'est-à-dire dans un Blues / Hard Rock groovy à souhait. Le son est très bon dès l'entame du concert. Neil Fallon est en très grande forme vocale (mais lui arrive-t-il de faillir dans ce domaine ? Non) et arpente la scène de long en large. Et heureusement qu'il se bouge le bougre car ce n'est pas Tim Sult (guitare) ni Dan Maines (basse) qui feront le spectacle. Tout du moins visuel, car les deux gaillards ne vont pas faire un pas de côté durant le show. Musicalement par contre on s'en prend plein la figure avec leurs jeux précis, propre et bourré de feeling. Gaster, à la batterie, assure comme une bête (comme toujours). Deux nouveaux morceaux nous seront joués ce soir, qui figureront sur leur prochain album (à paraître très prochainement). L'ambiance est aux sourires et au clapping. C'est ça qui est fort avec CLUTCH, tu frappes dans tes mains en rythme sans même t'en rendre compte. Un bien bon concert donc, même si j'aurais aimé un petit "Electric Worry" pour terminer tout ça en beauté.
Clutch (photo Gaël Mathieu)
Retour au camion ensuite. Étant tout seul pour cette première journée, je me joins à mes voisins et voisines de parking pour un apéro marathon qui nous mènera au beau milieu de la nuit au fameux Macumba dans le camping... Les mecs ont carrément leur tente officielle maintenant ici. Et il y a un bar dans le camping juste à côté de la "boîte de nuit". Je vous laisse le soin d'imaginer les fins de soirées...
Vendredi :
Le vendredi sera hélas pluvieux. Un bon vieux crachin breton tombera sur St-Nolff jusqu'en milieu d'après-midi. Je louperais donc SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION... Merde.
Une fois la pluie stoppée, direction le site. Sur le chemin nous croisons une légion de flics avec gilets pare-balles, chien et tout le tintouin. Je ne pense pas avoir vu autant de volaille de toute ma vie en festival (même dans des fest beaucoup plus gros). J'ai même cru à un souci de sécurité important à un moment. Mais en fait non, les robocops étaient juste là pour faire chier le monde et pour chopper 2 pauvres grammes d'herbe sur des festivaliers qui avaient la malchance de passer trop près du chien. Je ne suis pas anti-flic, ni punk, ni rien de tout ça, mais là c'était juste complètement ridicule et disproportionné. Retour à nos moutons...
J'entame ma seconde journée par les brutasses du Brésil : KRISIUN ! Le trio m'avait laissé une impressions mitigée lors de leur dernier passage au Motoc. Cette fois-ci la correction sera totale. Le son n'est pas terrible en début de concert sur la Supositor Stage (la guitare sonne faible et brouillonne), mais les choses rentrent vite dans l'ordre et tout est parfait pour la raclée. Nous avons le droit à beaucoup de vieux titres et ça me va très bien ne connaissant que très peu les derniers albums du groupe. Les trois frangins sont déchaînés et visiblement heureux d'être ici, Alex nous remerciant à plusieurs reprises de notre présence et du soutient au Death Metal. C'est un peu une habitude chez le chanteur / bassiste de KRISIUN, mais cela semble vraiment sincère à chaque fois. En tout cas les morceaux de leur album Conquerors of Armageddon (leur meilleur selon moi) font toujours autant de ravages en live. Me voilà entièrement réconcilier avec le trio ! Brutal !
Krisiun (photo Cyrille Bellec)
Je file ensuite sous la Dave Mustage pour DARK ANGEL qui balance sont thrash ultra-violent avec conviction. Gene Holgan à la batterie est un monstre. On le savait mais à chaque fois c'est impressionnant (quelque soit le groupe avec lequel il joue). Hélas le son est très brouillon et il est difficile de discerner certains riffs par moment. J'ai du mal aussi avec le chant de Ron surtout quand il part dans les aiguës. Mais la virulence du concert est tout de même ahurissante et je passe un bon moment sous la tente. Bien évidemment ce sont les titres de leur album culte de 1986 Darkness Descends qui remportent la palme dans la set-list mais aussi et surtout dans le cœur des fans. Les "Death Is Certain (Life Is Not)" et autres "Darkness Descends" sont tout bonnement incroyable de violence. Je comprends maintenant pourquoi ce groupe n'a jamais eu le succès (pourtant mérité) que d'autres géants du thrash de l'époque : le tout était sans doute trop brute, violent et rapide pour beaucoup. Même pour certains thrashers confirmés de l'époque. Holgan (qui a perdu des dizaines de kilos récemment) nous gratifie lui aussi de remerciements chaleureux durant le concert. En vrai, c'est lui la "star" du groupe. A revoir dans de meilleurs conditions sonores donc pour apprécier pleinement ce thrash de taré.
Je passe ensuite rapidement devant SKALD qui joue sur la nouvelle et quatrième scène du Motoc, la Bruce Dickinscène. Les français m'avaient bluffé au Hellfest en juin dernier, alors que je ne suis pas forcément fan de leur Pagan Folk. Ce sera moins le cas ici, la déco scénique étant quasiment absente pour ce concert (la scène est beaucoup plus petite que la Valley du Hellfest). Il faut croire que cela joue beaucoup - du moins pour la présence et l'atmosphère - dans la musique du combo. Mais le son était plutôt bon et les musiciens à fond.
Je me retrouve ensuite devant NOCTEM sur la Supositor. Je ne connais pas du tout le groupe de Black / Death espagnol, pas même de nom. Mais j'avoue que la virulence du propos m'a frappée alors que je prenais une bière au bar face à la scène. J'y suis donc allé. Corpse paint dégueulasse, fringues en lambeaux, blast-beat en pagaille et chant Black bien extrême. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais ça fait le taf. J'avoue avoir pensé par moment à Watain dans une version un poil plus Death Metal (mais c'est léger). Je passe finalement le concert collé à la barrière juste devant la scène. Je ne dirais pas que je suis fan dorénavant, mais cette rasade de Black / Death frontale m'a fait le plus grand bien.
Noctem (photo Cyrille Bellec)
KREATOR balance, sur la Dave Mustage, le même concert - ou presque - qu'au Hellfest avec une set-list similaire. Ce n'est plus pour moi (j'avais été déçu du concert en juin dernier à Clisson) mais je profite tout de même avec plaisir du morceaux "Pleasure to Kill" qui envoie toujours du lourd.
En parlant de lourdeur, maintenant, on va voir des experts dans le domaine. DEVOURMENT se prépare sur la Supositor. Les inventeurs du Slamming Brutal Death sont de retour à St-Nolff pour le plus grand plaisir des plus extrémistes d'entre nous. Les musiciens débarquent sur scène avec un "Festering Vomitous Mass" (si je ne me trompe pas), avant que Ruben et son look à la Flanders (des Simpson) n'arrive lui aussi. Tranquille, il fait tache ici, on dirait le parfait babbitt de quartier résidentiel américain. Bon, quand il commence à dégueuler ses vocaux ultra gras on sait qu'il ne s'est pas trompé de lieu par contre. Le concert sera tout simplement un des plus lourds auquel il m'ait été donné d'assister. Le son étant relativement clair, sauf dans les passages les plus rapides ou le tout devient un peu confus. Les mosh-parts titanesques ne sont pas gâchées par des subasses que les groupes du genre ajoutent à tire-larigot aujourd'hui. Non DEVOURMENT fait les choses bien. Il y a quelque chose de fascinant chez ce groupe. Sa misanthropie, son extrême violence, son côté "anti-musical" aussi... Je prends en tout cas un pied fou jusqu'à la dernière "note" du morceau final "Babykiller" qui achève l'assistance. Tout simplement excellent.
On reste sur la même scène pour le meilleur concert du week-end. SUFFOCATION est une nouvelle fois au sommet, sur le toit du monde du Death Metal et du Brutal Death Metal. Le son est absolument parfait, le groupe dans une forme olympique à faire pâlir les jeunes loups du genre (rappelons que Terrance et Derek ne sont plus tout jeunes !). Il y a beaucoup de monde devant la Supositor, les gens ne s'y trompent pas. Et bien évidemment le pit est à feu et à sang. Beaucoup de classiques sont joués ce soir, peu de nouveaux morceaux, je note tout de même un "Bind Torture Kill" (de l'album Suffocation de 2006) ultra-efficace dont je n'avais plus trop de souvenir live. Il est de plus suivi d'un "Breeding The Spawn" terrassant de violence et de lourdeur. Le public passe une partie du concert littéralement plié en deux sous le poids de l’assaut du groupe. Eric Morotti est impérial derrière les fûts, même s'il n'a toujours pas (et n'aura jamais sans doute) le feeling et le groove d'un Mike Smith. Ricky Myers au chant (depuis 2019) est lui aussi parfait et très à l'aise sur scène. Charles Errigo (guitare depuis 2016) est lui, malgré sa discrétion, au poil dans son jeu, que ce soit en rythmique mais aussi dans ses soli. Bref c'est un concert parfait, une leçon de Metal extrême et de maîtrise. SUFFO est un géant du Metal au sens large.
Difficile de rentrer dans le concert de DENEZ sous la Dave Mustage après ce déchaînement d’énergie. Le chanteur de gwerz breton se produit en plus dans une configuration électro avec DJ et musiciens. Un aspect de sa carrière que je ne connais pas du tout contrairement au reste. J'ai donc un peu de mal avec la musique, mais par contre le chant de DENEZ est lui toujours captivant et même hypnotique.
Retour au parking camion après cette très bonne journée de concert. La plus intense pour moi ce week-end.
Samedi :
Ma seconde journée de concert commence assez tard aujourd'hui avec LOST SOCIETY. Je suis passé devant WIEGEDOOD sur la Supositor auparavant, mais pas assez longtemps pour me faire une idée sur ce (post) Black Metal en live que propose les belges. Mais ce sera à retenter car j'aime beaucoup sur album.
LOST SOCIETY donc. Ou plutôt le cas LOST SOCIETY, vu les gros changements dans leur style. La dernière fois que je les avais vus c'était ici même en 2016 et j'avais adoré ce concert de thrash furibard et fougueux ! Mais depuis l'album No Absolution (2020) le groupe à clairement pris une nouvelle direction artistique. Et autant vous dire qu'elle me convient beaucoup moins. Les finlandais ont en effet ajouté de grandes louchées de Metalcore / Groove / Nu-Metal / et de Rock dans la recette. Et ça pique un peu. Je m'en doutais mais au moins maintenant je suis fixé sur leur cas. Même si le groupe est toujours au taquet, et en particulier leur chanteur Sammy, qui court partout sur scène en exhibant son corps entièrement tatoué. Même si le gaillard chante de plus très juste, même en chant clair, même si tout est bien fait, ces nouveaux ajouts tuent l'identité thrash du groupe. J'avoue que la déception était là, sous cette Dave Mustage tout de même très bien remplie. Heureusement que le groupe balance quelques vieux morceaux pour me rasséréner. Dont un "Riot" ultra-efficace qui porte très bien son nom. Toutefois même si c'est terminé pour moi avec ce groupe, je suis sûr (ou presque) qu'ils trouveront leur nouveau public. C'est à dire pas des vieux cons dans mon genre, mais des jeunes fans de toute cette vague Metal moderne à l'américaine. Adios LOST SOCIETY. Sans rancune.
Un changement il y en a eu un aussi chez BENIGHTED récemment mais ça n'a rien à voir avec leur style. Le groupe stéphanois se produit désormais, et depuis peu, à quatre en live depuis le départ du guitariste Fabien. Une seule guitare donc aujourd'hui, mais toujours autant de brutalité débridée. Alors forcément au début ça fait un peu bizarre, on perd en effet en lourdeur, surtout durant les soli évidemment. Mais bon, ça fait grave le taf quand même. Pas grand chose à signaler pour ce concert si ce n'est que le groupe à l'air encore plus content que d'habitude de se produire en live et en particulier au Motoc. On ne compte plus les remerciements chaleureux de Julien (chant) entre les morceaux. Il faut avouer que le public est complètement déchaîné dans la fosse. Ça slam à tout va, ça hurle les paroles avec le groupe et forcément ça décuple l’énergie du quatuor. Efficace, ultra-bourrin et de bonne humeur. Comme d'hab quoi.
Benighted (photo Gaël Mathieu)
VADER va lui aussi détruire la Supositor Stage comme il se doit, mais à l'ancienne. Le groupe polonais est encore et toujours très en forme malgré les années qui passent et les cheveux blanc de Peter (chant / guitare). Le son est propre après un petit flottement en début de show et nos quatre polonais écrasent l'audience de leur Death Metal (légèrement teinté de thrash par moment) solide et massif. L'enchaînement "Black to the Blind" / "What Colour is Your Blood ?" défonce tout et le groupe déroule ensuite des titres plus anciens pour les vieux fans ("Sothis", "Carnal" et "Wings"). Emballez c'est pesé. La Pologne, l'autre pays du Metal extrême.
Je reviens sur le site après une bonne pause au camion. Direction la Massey Ferguscène pour revoir une énième fois PERTUBATOR. Le concert du Hellfest m'avait mis une jolie petite claque et donc j'y retourne ce soir. Le show sera plaisant aussi et rondement mené. Il y a maintenant une batterie et une guitare sur scène. Je trouve ce concert très "Metal" dans la mise en son et dans l'ambiance sombre dégagée. J'avoue que pour ma part je préférais les débuts du groupe ("c'était mieux avant" mode on), mais ça fonctionne tout de même très bien en live aujourd'hui. Les lights sont très travaillées et le rendu visuel est très bon (c'est important dans le style). Pour être tout à fait honnête, si le son de PERTURBATOR se "metallise" encore plus à l'avenir, je serais sans doute de moins en moins intéressé. Quand je vais les voir je veux écouter de l’électro, pas du Metal. Voilà, c'était mon avis. Pas taper.
Perturbator (photo Gaël Mathieu)
La fin de soirée sera perdue dans les volutes d'alcool et ce n'est qu'en touriste que je vais voir APOCALYPTICA sur la Dave Mustage. Je ne suis plus le groupe depuis bien longtemps, je ne reconnais donc pas grand-chose (excuse bidon, j'étais torché), mais je me souviens de m'être dit "bordel c'est lourd quand même pour un truc sans guitare !". Voilà, il était temps de rentrer.
Mais, tel un alcoolique qui ne veut pas rentrer chez lui après une soirée au bar, j'irais quand même voir une partie du concert des RAMONEURS DE MENHIRS et de son unique riff de guitare répété ad nauseam (tout comme les slogans du groupe en fait). Il était vraiment temps de rentrer après ça.
Dimanche :
Dernière ligne droite pour ce MOTOCULTOR 2022. On commence la journée avec HANGMAN'S CHAIR sur la Bruce Dickinscène. Assez étonné de voir le groupe sur une scène extérieure en pleine après-midi. Une scène couverte (et donc plus sombre) leur sied mieux selon moi. Mais qu'à cela ne tienne la musique des parisiens est déjà bien assez sombre. Le son est bon mais le vent fait un peu tournoyer tout ça surtout en début de concert. Les premiers titres joués font la part belle aux dernières sorties du groupe que je n'ai pas encore écouté. La seconde moitié du concert revient sur l'album This Is Not Supposed to Be Positive qui est mon préféré. Le morceau "Dripping Low" me colle des frissons avec ce chant mélodique, mélancolique et profond. Bordel que ce groupe peut se montrer sensible et à fleur de peau malgré la lourdeur de leur musique. Le concert - qui a commencé un peu retard - passe à une vitesse folle et j'en aurais bien repris un peu. Mais toutes les bonnes... blablabla... Je retournerais les voir en salle, voilà tout.
Je passe en coup de vent à la Supositor pour voir la fin du concert de CATTLE DECAPITATION. C'était juste par curiosité car je n'accroche pas du tout à leur Progressive Death / Grind sur album. Ce sera la même chose en live, même si je trouve le combo très bon scéniquement parlant et doté d'un énorme son. Mais le côté hermétique de leur musique (et le chant crié de Travis), ce n'est pas pour moi. J'aurais au moins essayé !
Nous allons maintenant prendre une très grande leçon de thrash metal avec EXODUS sous la Dave Mustage. Une immense leçon même. La légende californienne est de retour à St-Nolff et rapporte dans ses bagages le guitariste Gary Holt qui en a désormais fini avec Slayer (jusqu’à quand ?). C'est aussi un grand plaisir de retrouver un Tom Hunting au top de sa forme. Pour rappel, le légendaire batteur et fondateur d'EXODUS (avec Kirk Hammett) a vaincu un cancer de l'estomac tout récemment. Le groupe déboule sur scène sous une énorme ovation et devant un public très conséquent. Preuve, si besoin il y avait, qu'ils étaient très attendus. Après un "The Beatings Will Continue (Until Morale Improves)" tiré de son dernier album en date (Persona Non Grata - 2021), les mecs nous envoie direct un "A Lesson in Violence" destructeur directement en travers de la gueule. Ouah ! Ils sont chauds ! Et ça ne va pas arrêter du concert. Très peu de discours, en dehors des remerciements de rigueur, juste du gros thrash de fou furieux balancé comme à la grande époque. Holt est intenable sur scène et parfait dans ses nombreux soli. Le gaillard se permet même un clin d’œil à ses ex-patrons en jouant les premières mesures de "Raining Blood". Ambiance. Mais on repart très vite sur du EXODUS avec notamment un "The Toxic Waltz" d'enfer. Bordel que c'est bon. Hunting se lève de sa batterie comme pour bien nous faire voir qu'il est vivant et près de nouveau à en découdre. Mais il suffit de l'écouter et de le regarder derrière son kit pour savoir qu'il est de nouveau au top, Tom est d'une précision chirurgicale et cogne encore comme un sourd. Quel pied ! Steven Souza est lui complètement déchaîné (il a perdu pas mal de poids ces derniers temps) et son chant est plus puissant que jamais. Il hurle à en cracher ses poumons pour nous annoncer le dernier titre de la soirée : un "Strike of the Beast" dément et jouissif. Quel moment de thrash nous venons de vivre ! EXODUS est non seulement l'un des premiers groupes de thrash metal au monde (fondé en 1979 !), mais c'est aussi certainement le meilleur groupe de thrash encore en activité aujourd'hui (depuis la fin de Slayer). Je me répète mais ce combo - déjà au panthéon du style - aurait largement dû faire partie du Big Four américain (à la place de... non, je vais pas déclencher une guerre ici !). EXODUS est grand !
Exodus (photo Cyrille Bellec)
Place au moment le plus rock'n'roll du festival pour ma part : ORANGE GOBLIN. Ça faisait un bail que je n'avais pas vu les anglais sur scène, c'est donc avec plaisir que je me retrouve devant la Bruce Dickinscène. Le son est bon (mais pas parfait non plus) et le groupe est en forme. Surtout le géant viking qui leur sert de chanteur, Ben Ward, qui harangue le public sans arrêt. J'adore ce mec, qui n'est pourtant pas le meilleur chanteur de stoner au monde, mais qui est toujours souriant et motivé. Joe à la guitare n'est pas non plus le guitariste le plus précis du genre mais tout ceci donne un côté bien Rock et spontané à leur prestation. On lève le poing en chantant avec le groupe sur "Made of Rats", on headbang comme des dératés sur certains morceaux que n'aurait pas renié un Motörhead, bref on s'éclate. Joe prend le micro pour remercier la sécu du concert qui rattrape encore des slammeurs en cette fin de festival. J'en profite ici aussi pour saluer leur taf durant tout ce week-end. C'est très important une bonne sécurité en festival, on ne le répétera jamais assez. Content d'avoir revu nos quatre Londoniens sur scène !
Orange Goblin (photo Cyrille Bellec)
Je parlais de spontanéité un peu plus haut, ce sera l'exact opposé pour le groupe suivant : BEHEMOTH qui grimpe sur la Dave Mustage pour clore cette XIIIème édition du MOTOCULTOR. Déco très travaillée, immense backdrop, batterie surélevée et c'est parti pour la pièce de théâtre. J'ai longtemps et beaucoup aimé le groupe polonais, que ce soit sur scène ou sur album. Mais depuis quelques temps, hélas, ce côté millimétré et tout sauf naturel sur les planches a tendance à m'ennuyer (pour rester poli). Alors oui, c'est très bien exécuté et musicalement impressionnant, mais on perd drôlement en sauvagerie et en sincérité. C'est bien dommage. Oui BEHEMOTH est un groupe pro et ultra carré, mais c'est aussi censé être un groupe de Black / Death violent et imprévisible. Là, parfois le rendu est même carrément kitsch (des paillettes ? Vraiment ? 'tain vous êtes pas Kiss les gars !). De plus, j'ai trouvé le chant de Nergal un peu poussif sur ce concert. Alors oui il vieillit, je vous l'accorde. Mais bon tout ça mis bout à bout, ça commence à faire beaucoup pour moi et je me surprends même à sourire durant le show. Bref, BEHEMOTH a changé et je crois qu'il est temps que je l'accepte. Les fans devant, eux, ont eu l'air de prendre leur pied (et c'est tant mieux pour eux), je leur laisserais donc ma place les prochaines fois...
Behemoth (photo Cyrille Bellec)
Voilà, c'est terminé pour moi pour ce MOTOCULTOR 2022. Je vous laisse avec mon petit bilan du week-end :
Top groupes (dans l'ordre) : SUFFOCATION // EXODUS // DEVOURMENT
Les + :
- L'ambiance toujours aussi bonne je trouve, la taille humaine du site et des scènes. Les parkings jamais trop loin du site aussi c'est cool.
- Le nombre de bars cette année était nickel, quasiment jamais d'attente (et j'y ai souvent été !)
- Les foodtrucks de nourriture : enfin du choix ! Et c'est meilleur que les pauvres sandwiches des années précédentes
- Le bénévoles au taquet jusqu'au dimanche dans la nuit ! Merci beaucoup à eux et à leur bonne humeur. Le Motoc a l'air de les avoir mieux reçu que les années passées (il était temps)
Les - :
- Le gros manque de toilettes et de pissotières sur le site et le parking camion. Il n'y avait pas toujours de PQ aux toilettes sur le site aussi, c'est carrément limite là. Et encore pire : très peu de points d'eau (et encore moins de savon). Niveau hygiène il y a vraiment du taf encore. Je n'imagine pas s'il y avait eu une canicule (comme au Hellfest) durant ce week-end avec si peu de point d'eau...
- Plus de communication ne ferait pas de mal, surtout avec tous les changements de line-up de dernière minute. Certains ont dû manquer des débuts de concerts... Plus d'affichage aussi : le nom des scènes (pour les novices ça peut grandement aider !) devant les scènes, avec pourquoi pas le running-order aussi sur de grands panneaux. Parce que là, il n'y avait rien pour s'y retrouver !
- Le son pas toujours top (en particulier sur la Dave Mustage et la Bruce Dickinscène)
- Le prix de la nourriture : exorbitant ! Alors oui c'était pas mauvais, mais il y avait clairement de l'abus de la part de certains prestataires en foodtrucks.
- La bière. Je sais que vous avez un deal avec Bavaria, mais dans ce cas là, si vous ne pouvez pas prendre d'autre marque de bière, il faudrait proposer plus de choix (là il n'y avait qu'une IPL et une Pilsner) et un bar à vin au moins. Nous ne sommes pas dans une kermesse juste pour une après-midi, mais dans un fest de quatre jours, non ?
Mais bon, comme tous les ans on grogne mais on reviendra... Aller, à l'année prochaine !
Quelques infos pour terminer : 44 000 personnes sur quatre jours pour cette édition (Yann le directeur en attendait 60 000...). Et surtout une annonce surprise de la part de l'organisation : le festival va peut-être déménager de Saint-Nolff l'année prochaine ! Une mésentente (concernant les quatre jours que le festival veut pérenniser) avec la mairie de la commune serait à l'origine de cette décision (qui reste à confirmer)...
Mold Putrefaction
Le MOTOCULTOR est souvent la dernière escale estivale, avant la rentrée et le retour des concerts en salle. C’est bien souvent également la dernière étape des groupes en tournée.
Pour les habitants de l'Ouest, c’est surtout le moment de se retrouver dans un fest en plein mois d'août, à un prix plus abordable que le Hellfest, et surtout avec une affluence plus réduite.
Fidèle au festival depuis 2013 je n’ai loupé aucune édition, malgré son organisation toujours très bancale et sa réputation pas des plus glorieuse (oui, soyons franc, inutile de se voiler la face).
Après une dernière édition en 2019, il est donc temps de retourner à Saint-Nolff.
Le festival a dû affronter un nombre d’annulations importantes, même le jour même (LORNA SHORE et 1914) et à dû gérer l’arrivée d’une quatrième scène afin de diversifier sa programmation.
Le festival à également dû gérer, comme en 2019, une journée à thème, le jeudi, ici placée sous le signe du rock indé et ses dérivés.
La volonté est très claire : brasser le plus large possible et ramener un public d’horizons les plus variés. Un choix compréhensible dans un souci de rentrer dans ses frais, mais qui n’a pas vraiment l’air de faire ses preuves.
Le festival est loin d'être complet, ça se ressent énormément sur la fréquentation des concerts et sur le camping qui n’a jamais été aussi éparse.
Une chance pour le festivalier, vu certains points d’organisations plutôt laborieux avec le monde déjà présent (les gars, 2 chiottes pour le fest c’est pas suffisant, ont le répète depuis bientôt 10 ans) et l'aménagement du site qui n'aurait pas permis plus de spectateur à certains endroits.
Cette baisse de fréquentation me semble plutôt simple à comprendre : une réduction importante du metal extrême à l’affiche, scène pourtant historique du MOTOCULTOR, ce qui diminue drastiquement l'intérêt des fans du genre pour le festival.
Et le public plus généraliste, que souhaite capter le festival, à déjà bien à faire avec les autres, très nombreux, festivals en la matière, surtout s' il n'habite pas dans le secteur.
Les deux Hellfest passés n’ont pas aidé et la présence du Metal Méan (avec une affiche uniquement metal) le même week-end, non plus.
L’affluence faible de cette année est donc un premier constat. Nous pouvons également parler des points négatifs de l'organisation (qui se répète d’année en année), mais ça serait tirer sur l’ambulance. Il faut accepter que le MOTOC, c’est le MOTOC.
Mais impossible pour moi de faire l’impasse sur un truc qui m’a rendu grognon, à savoir, la gestion des stands de bouffe.
Cette année, pour se nourrir il faut compter uniquement sur des food-trucks, divers et variés, avec des prix délirants (surtout sur 3 voir 4 jours) évoluant majoritairement dans les 10€ et au-delà ! J’ai vu des barquettes de frites à 6 ou 7€ !! Le seul camion proposant des prix en dessous de 5€ (el famoso galette bretonne) était pris d'assaut, avec des files d'attente de plusieurs dizaines de minutes. Car non, manger des patates sous vide avec du fromage pour 10€ c’est pas convenable, ça s'appelle un repas étudiant du CROUS.
Le billet du festival n'étant déjà pas donné, ça limite la fréquentation du festival aux plus jeunes et aux personnes précaires !
Impossible pour moi de pas parler également du son, ultra moisis sur bien ¼ des concerts que j’ai pu faire, avec notamment des infra-basses dégueulasses, ou des instruments qu’on entend qu'à travers les retours. Autant on ne vient pas forcément en fest pour manger, autant saboter des concerts de la sorte, c’est pas permis !
Mais promis je m'arrête là et je vais parler des concerts ! Mention à la pluie bretonne qui fut discrète cette année, merci à elle.
VENDREDI 19 AOÛT :
SVALBARD
Après avoir repris mes marques sur le festival, je m’engouffre sous l’un des chapiteau pour aller voir l’un des tout meilleurs représentants de la nouvelle vague de post-hardcore.
Les Anglais, après des débuts plutôt confidentiel, ont fini par se faire un nom au-delà de la scène pour finir par jouer dans les plus gros festivals Européen.
L’album When I Die, Will I Get Better? fut pour moi un des tout meilleurs de l’année 2020, et c’était un réel plaisir de les découvrir sur scène un soir à Paris en première partie de ENVY.
Le groupe évolue, à l’image des groupes de leur compatriote Alex Bradshaw, dans un mélange de néo-crust et de post-hardcore, où les rythmes d-beat cottoient des ambiances plus sensibles, ou les chants sont alternés et les paroles sont politiques.
Je me place devant, il n’y a pas grand monde, et premier constat, dès les premières notes, le son est dégueulasse. C’est impensable pour un groupe avec une telle sensibilité musicale.
Trop de basse, pas assez de gratte, un chant en retrait : nous sommes plusieurs à tirer la gueule et à nous éloigner du devant de scène pour se positionner davantage vers la régie.
Je déteste devoir insister sur ce genre de point, préférant parler de ce que le groupe a pu jouer, mais pour le coup ça m’a bien niqué mon concert.
De plus, pendant les passages les plus calmes, nous avons la chance d’entendre les balances du groupe d’à côté, sur la nouvelle scène, vraiment exquis !
Au-delà de ça, le groupe délivre un set solide, où on sent un travail sur la communication taillé pour les grosses scènes.
Le chant de Serena alterne avec celui de l’autre guitariste, à l’image d’un TRAGEDY.
Serena qui n’hésite pas à nous indiquer son bonheur de jouer la même journée que TARJA, qui reste son premier concert avec une meuf au chant, et qui a surement inspiré des vocations. Un titre sera d'ailleurs joué en l’honneur des femmes (et de Tarja), thème souvent évoqué dans les paroles des Anglais.
L'excellent “Click Bait” et son refrain “fuck of” quant à lui est dédié à la police.
Hâte de les revoir dans des conditions plus intimistes donc, vu le potentiel grandissant du combo.
SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION
C’est le moment "fête à neuneu” du festival avec le seul groupe affilié grind de la programmation.
Groupe culte de goregrind, la formation Parisienne a peut-être perdu en efficacité et en brutalité au fil des ans, mais n’en reste pas moins toujours un moment cool sur scène.
Aujourd’hui le groupe n’est plus en format trio, mais est revenu à sa formule à quatre, permettant de retrouver une basse sur scène.
D’ailleurs on entendra que celle-ci, ce qui me permet de dédier le prix du pire son du festival pour le set de SCD. Les pauvres, l’ambiance était là, sur scène comme dans le public, mais j’ai rarement entendu un son aussi dégueulasse.
Pour le coup ça accentue les passages groovy, mais pour ce qui était d’entendre des riffs, c’était autre chose.
Le backdrop à l'effigie du premier logo (et quel logo, un de mes préférés de la scène) rappelle la volonté du groupe à revenir à une musique plus cradingue des débuts.
L’attitude de scène de Seb, le chanteur et frontman du groupe, reste quant à elle fidèle à lui-même. C’est tout souriant qu’il exécute ses vocaux porcins (et non trafiqués) et qu’il aborde la scène. Sans le son pourri, ça aurait pu être un des moments les plus cool du fest !
DARK ANGEL
Là encore une formation des plus légendaires et surtout des plus rares par chez nous en Europe. La seule fois ou j’ai eu l’occasion de voir les Américains c’était en remplacement de MEGADETH lors du Hellfest 2014. Et de cette prestation, je n’en garde pas un souvenir impérissable.
DARK ANGEL c’est le thrash sans compromis, agressif, violent, extrême… le genre qu’on ne pratique plus vraiment chez nous.
Leur album Darkness Descends est un monument d’efficacité dans le genre, c’est donc avec une certaine attente que je m’engouffre sous le chapiteau.
Un énorme backdrop abordant le logo du groupe surplombe l'imposante batterie de Gene Hoglan.
Il s’agit là d’un des deux concerts européens de la formation pour 2022, une quasi exclusivité donc.
Le concert commence, mais la magie ne prend pas. Le set s'ouvre sur un son pas terrible qui ne donne aucun relief à la musique.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire du chanteur, qui demande un maximum de bruit et d’engouement. Malheureusement, malgré leur statut et leur place plutôt haute sur l’affiche, ce n’est pas le groupe le plus attendu du week-end.
Les titres s'enchaînent, la setlist est old-school avec son lot de titres de leur second opus, mais je n’arrive définitivement pas à rentrer dedans.
Des collègues, présents au Metal Méan, m’indiquent également leur déception du concert.
KREATOR
En s'aventurant sous le chapiteau, je sais pertinemment à quelle déception m’attendre.
Les Allemands ont écrit l’histoire ainsi que les albums de thrash les plus extrêmes pour l’époque ; Endless Pain est une bible que je pourrais écouter en boucle.
Pourtant KREATOR en 2022, c’est du thrash Nuclear Blast plat, chiant et mélodique, ou on pousse la chansonnette sur le refrain. C’est un show presque à l’américaine, avec des explosions, un décor (la scène est transformée en place du village avec des pendus) de scène et des confettis.
Le groupe est une des têtes d’affiche du festival, mais bénéficie pourtant de 50 minutes de set. Un temps grandement suffisant pour ma part, car ça va être terriblement long.
KREATOR sur cette tournée c’est un titre de chacun des derniers albums, et des titres old-school en fin de set.
On remarque Frédéric Leclercq à la basse, il prendra d'ailleurs le micro pour remercier le public en Français et d’indiquer que c’est son second concert avec le groupe sur notre sol, avec celui du Hellfest. Il demande même une ambiance aussi dingue qu'à Clisson : en l’espace de quelques minutes, il s’improvise frontman et éclipse Mille Petrozza, c’est plutôt marrant.
Ce soir le set est composé uniquement de titres des six derniers albums (uniquement la période 2000) et un seul (!!) titre old-school du set, “Pleasure to Kill” dédié à DARK ANGEL.
Oui vous avez bien lu, j’ai subi tout un set juste pour ça. Pas de “Total Death”, “Flag of Hate” ou “Tormentor”. La grosse misère.
Kreator (photo Gaël Mathieu)
DEVOURMENT
Ma venue au MOTOCULTOR ne dépend au final que de ce groupe, parmi mes préférés de la scène metal.
Depuis sa démo de 97, les Texans n’ont fait que construire l’histoire du brutal death, mais surtout du slam, avec son album Molesting the Decapitated, pierre angulaire du genre et album inégalable dans sa violence, son groove, ses vocaux et son atmosphère suffocante.
Véritable monument de la musique extrême, le terme culte n’est que trop bien approprié pour la formation.
Depuis 2014, le line-up est stabilisé, avec notamment le retour de Ruben Rosas au chant et de Brad Fincher à la batterie (malheureusement absent sur cette tournée, remplacé par le gars de DEFEATED SANITY).
Il s’agit donc d’un mini évènement ce soir à Saint-Nolff, tant le groupe est rare. Au-delà de leur passage à Clisson en 2019, le groupe n’est pas venu en France depuis 2007.
Il s’agit là que de la troisième tournée européenne des Américains, qui sont plus habitués à faire des one-shot pour les festivals.
Et d’ailleurs, quelle tournée : le groupe ne viens pas défendre son dernier album, Obscene Majesty, mais bien jouer l’ensemble de Molesting the Decapitated de A à Z, dans l’ordre, avec supplément “Babykiller”,
Le report pourrait s'arrêter là, mais personne n’est en mesure d’imaginer la brutalité du set délivré ce soir-là.
Des concerts j’en ai fait beaucoup, et ce n'est clairement pas mon premier de DEVOURMENT, mais jamais je n’ai assisté à un tel rouleau compresseur.
Il est 22H, il commence à faire nuit, le sample de “Festering Vomitous Mass”, qui reprend l’interview du tueur en série Joseph Kallinger, retentit, et après les derniers mots “killing people”, la machine se lance.
Le pit est en ébullition, plus rien ne peut arrêter ce concert, la brutalité dégagée ce soir est indescriptible.
Les lights sont gris ou rouges, de la fumée est sur scène, le groupe est statique et Ruben (cheveux courts et moustache, ça fait bizarre) dégueule ses gutturaux.
40 minutes non-stop, sans distraction aucune ou chacun des 8 titres de l'album est exécuté avec précision.
Et si le son a gâché bon nombre de concerts aujourd’hui, avec une basse bien trop en avant, ici, c’est tout à l’honneur du groupe. Tout est bien trop gras, c’est complètement inhumain.
Les excès de violence s'enchaînent, notamment sur “Choking on Bile”, et le public est, à ma grande surprise, présent en nombre. Chaque putain de riff écrase le suivant, j’ai jamais vécu ça.
C’est dans un état plus que second que je passe le set, jusqu'à la fin de “Shroud of Encryption” ou après concertation, les gars finissent par jouer un titre, plus que dispensable, du dernier album. C’est peut être le seul relâchement de ce concert.
La fin vous la connaissez, avec “Babykiller”, l’hymne fédérateur qui clôture le set, et j’ai même envie de dire, le festival.
Ce soir j’ai vécu un des tout meilleurs concerts de ma vie, sur les rotules, j’ai pas les mots sur ce que je viens de vivre.
Devourment (photo Gaël Mathieu)
SUFFOCATION
C’est donc 1H après le set de DEVOURMENT que les pères du brutal death viennent fouler les planches à leur tour, dans un style moins radical mais tout aussi violent.
Si cette tournée européenne devait initialement être la dernière de Frank Mullen, c’est sans compter sur le covid, que deux ans après les américains décident de faire sans.
SUFFOCATION c’est l'incarnation du death metal de New York, avec son lot d’influences hardcore, qui en 91 à sortit un album majeure, Effigy of the Forgotten, véritable bible pour beaucoup de chose à venir.
En live, à l’image d’un DYING FETUS, c’est toujours la grosse bagarre, sur scène comme dans le pit.
C’est l’une des dernières dates de la tournée, et le mots est passé comme quoi la setlist est folle.
Le concert commence sur “Liege of Inveracity” !!?? Personne fait ça, c’est du suicide.
Le public est étrangement statique, alors qu’il n’a pas forcément eu l’occasion de vraiment se défouler aujourd’hui. C’est impossible de laisser la fosse dans cet état là, et dès le premier break, qui me donne personnellement des envies de destruction, qu’on s’empresse de dégommer tout le monde et d’enfin commencer la baston. Pas de safe place, chacun y va de ses moov’, chacun vient vivre son concert comme il se doit.
Le set commence donc par leur meilleur morceau, mais le pire c’est que ça s'enchaîne avec "Effigy of the Forgotten” et “Catatonia”.
C’est complètement zinzin et le son est excellent !
Ricky Myers, nouveau frontman improvisé des Américains, use de quelques mimiques de Frank afin de ne pas dépayser les plus anciens dans le pit. Derek joue toujours de la basse à même le sol : y’a pas à dire, visuellement c’est toujours aussi béton sur scène.
Le titre “Clarity Through Deprivation” issus du dernier, est toujours un des grands moment du set, avec ses breaks destructeurs.
Un concert ultra sportif, j’arrive même à me fatiguer dès la moitié du set !
Les New-yorkais nous laissent sur un titre de rap après avoir quitté la scène et avoir administré le meilleur concert de la journée de la meilleure des manières.
SAMEDI 20 AOÛT :
NATURE MORTE
Après avoir jeté un œil à la dose de masculinité de TEN56, il est temps de diminuer le taux de testostérone ambiant, avec les français de NATURE MORTE.
Le trio est nettement plus adapté à l'ambiance des petites salles que des grosses scènes comme celle-ci. En effet, il n'est pas des plus facile de se concentrer sur une musique aussi subtile dans un environnement qu’il l’est si peu !
NATURE MORTE c’est grosso modo du post-black metal qui n’est pas signé sur Les Acteurs de L’ombre, chose qui devient de plus en plus rare pour les groupes “black” de nos contrés qui ont pour envie d’avoir un minimum de visibilité.
Les gars se rapprochent de DEAFHEAVEN dans le son, notamment le chant très proche de George Clarke. De plus, ils ont sorti un petit bijou du nom de "Messe Basse" en 2021.
Y’a forcément moins de magie sur scène, même si c’est prenant, en plus de ça le son est correct en ce début de journée.
Nous remarquons le t-shirt JOHNNY HALLYDAY du bassiste / chanteur, qui a surement compris l’esprit du festival.
C’est très statique et on se laisse emporter par les compositions. Seule la musique compte, pas d’artifice.
Un agréable concert en somme, avec l’envie de voir le groupe dans des conditions plus intimistes.
LES RAMONEURS DE MENHIRS
Aujourd’hui fut une journée très calme pour moi, avec, au delà de la matinée et les groupes de metalcore, une journée basée sur des groupes de post quelque chose.
J’ai passé ma journée assis, et afin de ne pas finir par mourir d’ennuis, je me suis motivé à venir me lâcher sur le dernier concert de cette journée.
Donc non, vous ne rêvez pas, mais on va bien parler du projet de Loran, ex-BERURIER NOIR.
Alors oui, toutes les critiques et blagues sont entendables, même moi je trouve ce truc horripilant, je déteste les pipeaux et j’ai aucun intérêt pour la culture Bretonne.
Mais justement c’est ça le truc, c’est que le groupe joue chez lui, au MOTOCULTOR, l'ambiance ne peut être que zinzin, et on va pas se mentir, j'adore les boites à rythme.
Puis c’est pas n’importe quoi, ça reste l’héritage des BERU, qui a beaucoup apporté, et pas qu’en musique.
C’est donc en véritable plaisir coupable que je vais m'engouffrer dans l’énorme pit fédérateur, devant la scène. Je garde un excellent souvenir d’un de leur concert sauvage, un 1er mai, dans un hangar en périphérie de Paris, devant des centaines de personnes.
Je pense n’avoir jamais mis une oreille sur leur album, mais à force d’en entendre partout, je connais presque chaque titre. Les riffs minimalistes, la BAR, l’énergie communicatrice : si on enlève les binious, c’est vraiment parfait.
Le groupe va rapidement faire sa traditionnelle reprise des SHAM 69 ainsi que celle de CRASS plus tard dans le set.
Tout le monde a l'air cramé sur scène, de plus la scène est juste à côté des chiottes, ça pue la pisse : ce concert est un cliché du punk en Bretagne.
Les discours prêtent à sourire, c’est ultra démago voir cringe, ça sent même le réchauffé, mais qu’importe.
Loran se félicite des résultats de l'extrême droite en Bretagne, presque inexistant, et se permets donc de jouer “Porcherie”.
Le groupe a l'habitude de jouer presque 2H, et doit se contenter de jouer 1H. En bon provocateur, car “les horaires ça fait chier”, ils vont déborder gentiment et en profiter pour continuer avec du BERU.
Je ne sais pas combien ils demandent pour jouer (et j’espère ne pas être déçu sur cette question) mais en tout cas c’est difficile de faire venir un groupe aussi fédérateur capable de tenir des sets aussi long.
Les Ramoneurs de Menhirs (photo Cyrille Bellec)
DIMANCHE 21 AOÛT :
DRUIDS OF THE GUE CHARETTE
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais j’ai été poussé par mes collègues qui ont vanté le groupe toute la soirée dernière.
Il s’agit là d’une formation locale, qui, au-delà d’un nom des plus risibles, ne pratique pas de folk, de pagan ou autre fumisterie.
Et malgré leurs tenues de scène, où chaque membre est drapé et encapuchonné de cuculle, nous sommes loin d’imaginer la formule du combo.
Quelle surprise donc d’entendre du garage ultra énergique et ultra énervé, avec de la fuzz, de la reverb, du synthé…
A aucun moment on a l’impression d’assister à un concert d’un groupe du coin, c’est une musique et un concept complètement taillé pour le live.
Le public est des plus timide, pourtant on assiste là à une des prestations les plus énervées de la journée, loin des trucs stéréotypés de l’affiche.
Le groupe est signé chez Beast Records, fournisseur de garage Rennais, et valeur sur pour les fans du genre, donc y’a vraiment pas à s’y tromper.
Encore une fois, très curieux de revoir la formation dans un cadre plus restreint, car si l’énergie est la même, on risque de passer un bon moment.
En plus de ça, le groupe peut même se vanter de la présence de Loran (LES RAMONEURS) dans le public, sûrement attiré par le côté local de la formation.
IMPERIAL TRIUMPHANT
Curiosité de ce début d'après-midi, les New-yorkais de IMPERIAL TRIUMPHANT, véritable ovnis de la scène extrême actuelle, qui suscite un certain intérêt chez les fans du genre.
C’est le groupe art-déco du moment, avec des thèmes futuriste et urbain notamment influencé par le film Metropolis.
Le trio, costumé de toge noire et de masque couleur or délivre un set compact et suffocant, difficilement pénétrable et ouvertement avant-gardiste. Autant dire que le festivalier moyen n'était pas prêt, tant c’est le chaos sonore, avec des structures pas des plus simples à suivre.
Si la musique des Américains est plutôt riche, aujourd’hui le son est plus tourné sur les basses (MOTOCULTOR style), ce qui rend le concert très brut et difficile d’accès.
Le rendu est très PORTAL-worship avec une certaine brutalité et c’est clairement pas pour me déplaire.
Vers la fin de set, les membres sabrent le champagne sur scène, notamment sur la guitare. J’avoue ne pas trop comprendre le mouv’, mais j’imagine que ça fait partie du concept.
Un sample annonce littéralement que c’est le dernier morceau joué aujourd’hui. Il n’y a donc eu aucune communication verbale avec le public. Uniquement une cohésion entre un visuel et une musique.
Vu l’heure et l’endroit, c’était peut-être pas des plus optimal pour vivre ce genre de concert, pourtant il s’agit sûrement de mon meilleur set de la journée.
LIFE OF AGONY
Même si je n’ai pas participé à l'enchaînement, le choix de positionner les Américains de LIFE OF AGONY juste après le set de HANGMAN'S CHAIR est pour le coup des plus cohérents.
Parmis les plus grands représentants du son alternatif des années 90, celui qui mélange la fougue du hardcore et les mélodies du metal. Véritable transition entre le grunge et le néo-métal, c’est une sorte de rendez-vous avec l’histoire qui se présente là.
D’autant plus que le groupe est plutôt rare par chez nous, tout du moins c’est la première fois que j’ai l’occasion de les voir.
Je doute que le public soit des plus connaisseurs, mais difficile de pas résister quand le groupe ouvre le set sur son tube “Rivers Run Red”.
Mina, derrière ses grosses lunettes de soleil, motive le public qui s’avère plutôt réceptif et qui formera un pit sur les derniers titres.
Malgré un temps de set plutôt important qui aurait pu laisser traîner des longueurs (longueurs que je ressens vite en studio), le set passe comme une lettre à la poste.
Et ce ne sont pas les gars de HANGMAN’S CHAIR sur le côté de scène qui diront le contraire, vu comment ils ont l’air de passer un bon concert.
EXODUS
Le thrash, au-delà de certains sous-genres, me laisse la plupart du temps de marbre, et ne suscite aucun intérêt chez moi.
Pire encore, les albums que j’aime sont rarement joués par les groupes en question (coucou KREATOR) car il s’agit souvent du début discographique.
Mais pourtant c’est toujours avec plaisir que je me dirige à un concert des américains de EXODUS, concert qui ne déçoit pratiquement jamais.
Ce soir le groupe n’a pas forcément beaucoup de temps devant lui, et a préparé un set plutôt sympa.
Le classique “A Lesson in Violence” arrive dès le début de set, de quoi mettre la fosse en ébullition.
On assiste à une tempête de poussière tant le sol est sec et le public est mouvementé. Ça me rappelle des souvenirs de Clisson pas des plus agréables.
Je ne connais pas les titres les plus récents, mais la grosse ambiance et le son impeccable donnent le sourire.
Gary Holt est présenté comme une star sur scène, lui qui a joué sur les dernières tournées de SLAYER. Il rend d’ailleurs hommage à ses anciens compagnons de route en jouant les premiers riffs de “Raining Blood”.
C’est vraiment la bonne humeur à tous les étages et la triplette de fin à des allures de best-of avec “Bonded by Blood” / “The Toxic Waltz” / “Strike of the Beast” qui verra son traditionnel wall-of-death.
De quoi finir en beauté ce concert, même si on aimerait en prendre plus, notamment un petit “Metal Command” (au pif).
DARK FUNERAL
En sortant du concert, j’ai croisé des potes avec qui j’ai échangé sur le concert. J’ai indiqué avoir trouvé ça marrant. Un mec me regarde, et me lance un “t’as trouvé ça marrant ?! t’es sûrement trop jeune”.
Alors oui, voir des mecs déguisés, qui jouent dans le même festival que POWERWOLF ou les WAMPAS, avec des paroles sur le satanisme, qui brandissent des croix inversés et des regards méchants, tout ça dans un premier degré des plus déconcertant, oui je trouve ça marrant.
DARK FUNERAL c’est du black metal taillé pour le live, en somme tout ce qui me rebute dans le genre.
Pourtant je suis là avec les copains, non sans une certaine ironie, on veut se prendre du blast pleins la tronche et notre dose de kitsch.
Ça sent bon le début des années 2000, c’est vraiment un régal pour les yeux et les oreilles.
Si les passages les plus mid-tempo font vraiment sourire, les morceaux les plus vénères restent très efficaces.
Les portes de l’enfer s'ouvrent à nous, le metal commence à nous posséder.
La nuit commence à s'installer, je profite des derniers riffs, car il s’agit pour moi du dernier concert du week-end.
Le set se termine, la régie s’amuse à écrire “SUPO” sur les spots qui entourent les croix inversées présentent sur scène : vraiment du bon goût, une conclusion parfaite pour un MOTOCULTOR.
Précision pour la bouffe. Les prix exorbitant certes mais à savoir, que le MOTOC prend 25% du prix pour lui - la taxe est sévère.....donc bon.....à creuser pour être sur, mais je ne tiens pas ca de source absurde.
En effet Orphan c'est à préciser. Mais je me dis que justement le festival a là un levier pour faire bouger les choses concernant le prix de la bouffe. Le problème avec le Motoc, c'est que depuis leur difficultés financières j'ai l'impression qu'ils sont très en mode économie de bout de chandelles... C'est comme pour les chiottes, je ne pense pas que ce soit un "oubli" ou une mauvaise prévision des besoins, c'est juste qu'ils calculent au plus juste... et sans mauvais jeux de mots ça fout la merde. Mais bref si on chipote comme ça c'est parce qu'on l'aime ce fest, ce n'est pas non plus la mort et pour beaucoup d'autres choses, ça fonctionne plutôt bien au final.
Merci pour ces récits croisés et détaillés qui donnent un peu l'impression d'être à un festival que je ne vivrai sans doute jamais... Vu de loin il passait un peu pour une alternative plus réduite et plus extrême au Hellfest. La programmation de cette année le contredit. Cela peut se comprendre par la nécessité de se renflouer après le covid et du fait que le positionnement est plus risqué. D'ailleurs, il y a eu apparemment une baisse nette de fréquentation malgré les choix de l'affiche. J'aurais aimé voir quelques raretés.
Certes le Motoc a ses petits défauts, mais qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir se bouger facilement ! Pouvoir passer d'une scène à l'autre en 2 minutes, sans se faire bousculer, ne jamais trop attendre pour boire, choisir "sa place" pour voir un concert, retrouver les potes juste en marchant, faire un petit aller retour au parking même le plus éloigné... Mon aventure au Hellfest s'est arrêtée un dimanche de 2014, et là j'ai l'impression de revenir 15 ans en arrière, rien que pour ça il doit rester comme il est. Les chiffres d'entrées me font dire que peut-être il atteint sa capacité commerciale, et que voir au dessus risque d'être difficile.
Le gros point à corriger pour moi est la qualité du son sur certaine scène, c'est vraiment l'essentiel pour l'expérience du visiteurs.
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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