Alors que le festival Ex Tenebris Lux vient de s'achever, l'infatigable association WTF enchaîne avec un autre événement conceptualisé, plus modeste mais voué à perdurer peut-être. Ce weekend "Dark Echoes" affirme et pérennise le profil Gothique entretenu depuis l'origine par les fondateurs, et dont vous savez que je le partage. Comme expliqué dans le report précédent, cette première édition tombait malheureusement le weekend où mon déplacement à Paris était déjà prévu, que je choisis de maintenir malgré une certaine frustration de ne pas participer au retour de Soror Dolorosa à la chapelle Saint-Charles, après le concert de l'an passé que le groupe a adoré, pour y célébrer la sortie du recommandable nouvel album.
Mais il y avait aussi un second soir au programme. Et j'avais également adhéré au premier opus de Sang Froid, le groupe parallèle de membres de Regarde les hommes tomber et The Veil où ils expriment leurs appétences similaires pour la New Wave et le Rock Gothique. Habitant en ville à proximité de la gare comme de l'Antirouille, l'enchaînement avec un concert vers Paris la veille était donc très facilement envisageable. Certains reculeraient devant l'idée même d'un tel enchaînement, mais c'est juste une question d'appétit.
Arrivant peu après être descendu du train, j'entrai en forme dans la salle qui fut loin de faire le plein, d'autant que selon les rumeurs la belle soirée de la veille n'a pas eu tout le succès qu'elle aurait mérité. À défaut d'effet d'entraînement on ne pouvait pas parler de bâche non plus, grâce à la mobilisation du noyau dur.
On commençait avec le groupe étranger mais plus voisin venu de Barcelone, MALEFIXIO qui commença son set avec un guitariste et un bassiste au visage peint avec des plumes plantées dans les cheveux à l'indienne, rejoints par la chanteuse dans une tenue un peu extravagante avec une sorte de mantille sur la tête. Tant visuellement que musicalement le propos était clair : un hommage assumé à tout le Death Rock, cette version Californienne, dandy, occultiste et théâtrale (…) du Post-Punk fondée par Christian Death ou Faith and the Muse, en y ajoutant une touche de lyrisme plus poétique de Siouxsie et l'ambition littéraire de Virgin Prunes. Les faux tibias miniatures accrochés au pied du micro vocal étaient une référence encore plus explicite. J'étais frappé par la qualité de la restitution de l'hommage, la part de provocation étant pourtant plus mesurée que chez l'original. Même en sonnant pareil instrumentalement, il y a chez les Espagnols une vraie inspiration dans l'écriture qui fait qu'on dansait volontiers tandis que la chanteuse ébauchait des gestes plus lents. Cela lui permettait de se concentrer sur un chant exclusivement en castillan très compréhensible qui constituait la touche de distinction majeure par rapport aux inspirateurs précités. Le charme agissait, on ne remarquait même plus l'absence de batteur. La chanteuse se risqua à communiquer en français, quasiment sans faire de fautes tout le long du set ce qui mérite autant félicitations que l'engagement à perpétuer un sous-genre ancien à contre-courant de la version actuellement dominante du Post-Punk (voir chez eux Alcala Norte…). Le style n'étant pas très fourni, Malefixio doit attirer l'attention de tous les fans de Death Rock.
Après avoir installé la toile de fond et dévoilé les grands synthés placés là où il y a la batterie d'habitude, SANG FROID a pris lentement possession de la scène, au son d'une lente introduction mélancolique aux claviers, jusqu'à l'arrivée du chanteur. Il n'y a eu aucune difficulté à retrouver les titres de l'album que j'ai pas mal usé et de l'EP précédent, à se couler dans cette perpétuation de l'héritage béni des Sisters of Mercy, des premiers Dead can Dance (période Post-Punk), Depeche Mode dans la tonalité des synthés (le guitariste a d'ailleurs le t-shirt de "Violator" sous sa veste en cuir entrouverte), Joy Division – New Order voire Xymox... Le résultat peut faire penser aussi à une certaine période de Paradise Lost et son récent projet parallèle baptisé "Host" en mémoire de l'album incarnant l'acmé de cette époque chez cet autre groupe. Je revivais en live cette connexion très spéciale existant entre fans de Metal n'ayant pas tellement les mêmes goûts en la matière, mais se retrouvant beaucoup mieux sur la partie non Metal de leur discothèque, et me laissai aller à danser encore sans ressentir aucune fatigue des deux jours enchaînés.
L'expérience accumulée dans les projets principaux des Nantais se sentait dans la qualité de l'exécution, relâchée et maîtrisée comme il le faut pour que ce style prenne tout son impact, sans forcer, préservant toute son élégance et appuyant très sobrement par la parole le thème esthétique majeur du groupe, la marche nocturne dans une ville sans fin plongée dans l'hiver. Le set non plus semblait ne pas toucher terme, restituant largement l'album et l'EP précédent jusque dans des titres plus lents offrant une complexité d'émotions bienvenue et pas seulement une relâche pour les danseurs. Sur la longueur, les mélodies se révèlent tout de même souvent construites sur la même structure, c'est certainement sur cette petite redondance que le groupe pourra progresser puisqu'il est clair qu'il va poursuivre sa vie à côté des formations principales des membres. La boule à facettes qui surplombe invariablement la scène fut enfin utilisée sur l'un des derniers titres, à bon escient (pour une fois qu'elle peut servir dans un de nos concerts). La lente descente finale laissa rêver d'un rappel peu probable en vérité : le set avait quand même duré une heure pleine, ils nous avaient joué presque tous leurs morceaux à ce jour.
Prenant le temps de redescendre de cet excellent moment, j'en ai profité pour renouer avec de vieilles connaissances et féliciter les représentants des deux groupes à leurs stands respectifs. Le bref trajet de retour dans la nuit sous une triste pluie collait merveilleusement. Il faut encore remercier WTF pour tout ce que l'association a proposé cette année et à laquelle je dois la moitié de mes concerts sur cet exercice et même une croissance sensible.
Tourista, bien vu :-) Moi je dirais que c'est une décision avisée cela dit, d'autant plus que musicalement, et ça me coûte de le dire, étant un ENORME fan de Venom, mais du Vrai Venom ( Cronos, Mantas, Abaddon), Venom Inc ne propose pas grand chose d&ap(...)
03/12/2024, 13:55
Bravo pour remettre en lumière un groupe à part et spécialement la partie la plus ancienne de l'histoire de Stille Volk, largement méconnue (j'ai appris des choses). C'est en partie à cause du faible nombre d'interviews qu'ils ont pu fai(...)
02/12/2024, 20:13
"Le metalleux ne se fait pas au sans-gêne si fréquent partout ailleurs des papotages interminables aux premiers rangs"Tu m'étonnes John !!!C'est non seulement insupportable pour le public attentif, mais c'est surtout un manque de respect (...)
02/12/2024, 09:14
Ouch ! Fini de tout lire...Je connaissais déjà quasi tout ce qui est cité ici, mais c'est toujours un plaisir de se remettre dedans boudiou !Perso, j'adore les trois biopics cités précédemment. Certes, ils ont chacun leurs lot de f(...)
30/11/2024, 08:58
Et y'a même un "à suivre" The pick of destiny et Spinal Tap seront sûrement de la(...)
27/11/2024, 09:15
8 lettres: KHOLOSPVÇa veut dire "coloscopie" en langage mec bourré en fin de soirée.
26/11/2024, 18:14
Je ne suis pas au courant.. il s'est passé quelque chose récemment avec le groupe Al Namrood?
26/11/2024, 14:44