Il y a quasiment un mois jour pour jour avait lieu au Métaphone de Oignies, une date qui résonne encore dans la tête de nombreux fans de metal extrême. Dire que ce 04 Novembre était attendu par les fans de black et death relève de l’euphémisme. C’est en effet cette date qui avait été choisie par la tournée « Shadows Over Europe » pour rendre visite au public nordiste.
Évènement de taille s’il en est car la dernière venue de Dark Funeral en nos contrées remontait à 1997 (en compagnie d'Ancient et Bal Sagoth, merci Sheb) mais aussi pour moi seulement la seconde fois que je voyais Krisiun après une date mémorable au Splendid en mars 2004 en ouverture de Morbid Angel ! Merci le coup de vieux :-o
Je me félicitais par avance de ce choix de salle, tant ce lieu de taille confortable (ni trop petit ni trop grand) bénéficie de moyens assez remarquables, à l’instar d’un Grand Mix par exemple, qu’il s'agisse du son comme des lights, on ne peut d’ailleurs qu’y regretter le peu de programmation metal, à bon entendeur…
Petite remarque toutefois, je fus un peu surpris pour ne pas dire déçu de l’affluence ce soir que je trouvais un peu légère en comparaison avec la date de Satyricon au même endroit l’année dernière.
Mes excuses aux locaux de God Of Death qui avait la lourde charge d’ouvrir la soirée mais il faut remercier mon GPS qui me proposa en alternative une chatoyante ballade du côté des terrils…
Point de première partie donc pour ma part mais plutôt une entrée brutale dans le vif du sujet !
En effet à peine ai-je le temps de pousser les portes de la salle que me voici déjà en train de subir l’assaut des frangins brésiliens (non pas eux, les autres !) et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas là pour enfiler des perles ! Leur death metal est toujours aussi dévastateur et le trio nous assène sans faiblir des salves qui font mouche et c’est un réel plaisir, partagé avec le groupe il semblerait, d’assister à cette exécution en bonne et due forme.
On pourrait reprocher aux zicos d’être un peu statiques mais ce serait vraiment faire la fine bouche tant il est toujours impressionnant de voir de quoi sont capables trois colosses motivés sur scène là ou des groupes de parfois 8 personnes font office de figuration, ici la puissance de feu déployée est des plus bluffantes !
C’est un torpillage en règle, les descentes de manche sont nombreuses et le « groove » guitaristique ainsi que les solos parfois « dissonants » ne sont pas sans m’évoquer un certain Slayer…
On a affaire ici à 3 zicos qui maitrisent clairement leur sujet, ça joue bien et vite… parfois même un peu trop vite peut être, comme sur certaines parties limites chaotiques mais encore une fois le plaisir n’est pas boudé tant le groupe fait preuve d’une efficacité et d’une sympathie bien palpable.
Leur chanteur n’hésite d’ailleurs pas à remercier chaleureusement le public, évoquant son plaisir de jouer ici pour le public français ou même simplement de faire partie de cette tournée européenne.
La setlist fait logiquement la part belle au dernier album, pas forcément le meilleur à mon goût mais dont le rendu en live s’avère finalement davantage convaincant que sur CD, sans oublier bien sûr des vieux classiques comme « Apocalyptic Victory » ou « Conquerors Of Armageddon ».
Le show passe à une vitesse grand V, n’offrant que peu d’accalmies au public qui semble également conquis vu sa réactivité. Ça sent malheureusement déjà la fin mais avant de nous jouer un « Black Force Domain » tiré du 1er album, les brésiliens souhaitent rendre hommage à un grand monsieur du rock’n’roll, le regretté Lemmy Kilmister en nous offrant une excellente reprise survitaminée du cultissime « Ace Of Spade ». Ovation méritée, leur charismatique leader prend même le temps de serrer quelques mains avant de rejoindre les coulisses.
Mission remplie, une fois de plus pour Krisiun, la confirmation qu’on tient là un grand groupe live à n’en pas douter, pas de grosse surprise pour ma part mais devant tant de maitrise et de sympathie on ne peut que s’incliner et c’est le sourire aux lèvres que je quitte la salle avant le deuxième assaut.
Comme beaucoup de monde je rejoins le bar pour me désaltérer, à peine le temps de discuter avec les potes et de fumer quelques clopes que la suite s’annonce déjà et quelle suite puisqu’il s’agit ni plus ni moins des suédois de Dark Funeral venus défendre leur très bon dernier album mais aussi bien entendu on l’espère leur cultissime Secrets Of The Black Arts de 1995, album emblématique s’il en est de la deuxième vague du black metal des 90’s.
De retour dans la salle je peux constater le changement de décor radical, un superbe backdrop reprenant le visuel de Where Shadows Forever Reign du génial artiste suédois Kristian Wahlin (aka Necrolord) a été installé, ici et là d’énormes pentacles et croix inversées jonchent la scène…
Pas de doute possible ce soir encore Satan dirige le bal ! Les musiciens n’ont pas encore investis les lieux qu’une tension dans l’air est presque perceptible, va-t-on avoir droit au mur de son qu’on est en mesure d’anticiper de la part du charismatique Lord Ahriman et sa horde ? L’attente est grande…Et à mon grand regret tout ne va malheureusement pas se passer comme prévu…
Passé une ouverture instrumentale de rigueur les impressionnants zicos apparaissent et sans plus attendre nous assènent un « Unchain my soul » qui fait office de « single » du dernier album sauf que dès les premiers instants le malaise est palpable… Dans la salle c’est la (mauvaise) surprise car force est de constater que quelque chose de pas très catholique se trame (pardon !)
Certes le mur de son est bien présent, ça joue fort à n’en pas douter, la batterie est surpuissante comme espérée mais pour ce qui est des grattes c’est là où le bât blesse tant on peine à distinguer ce qui se passe sur scène… C’est simple, l’imposant Chaq Mol est juste inaudible, il est quelque peu difficile alors de comprendre quelque chose à l’évolution des premiers titres… Le guitariste a beau s’esquinter comme un beau diable (encore pardon !) sur son instrument, aucun son n’en sort !Un technicien conscient du problème surgit des coulisses et multiplie les allers-retours entre la gratte et l’ampli mais rien n’y fait… Chaq Mol peste, l’agacement monte… Après être sorti un court instant le roadie réapparait une guitare à la main pour lui échanger mais la réaction du bouillonnant suédois ne se fait pas attendre et il renvoie assez rudement le pauvre hère en backstage avant de disparaitre à son tour en coulisses… Sans compter que sur scène on essaie tant bien que mal de continuer à envoyer la sauce sans trop laisser paraitre mais ces minutes d’absences semble bien longues pour le public comme pour le groupe lui-même ! Et pourtant les gaillards ne déméritent pas, qu’il s’agisse du charismatique Lord Ahriman ou encore derrière les futs, du monstrueux Dominator le bien nommé, tout bonnement impressionnant de vitesse et de puissance et qui se fait particulièrement plaisir sur ses roulements, tabassant à tout va et ne laissant que peu de répit à l’auditeur…
Quoiqu’on en dise vu comme il était attendu au tournant après le départ d’Emperor Magus Caligula, le nouveau chanteur Heljarmadr se révèle des plus convaincants sans non plus en faire des caisses, néanmoins bien dans son rôle quand le doigt en l’air il semble percevoir une mélodie que lui seul entend… Sa voix s’avère étonnamment plus criarde que sur le dernier album, évoquant donc davantage les débuts du groupe. Il faudra également bien lui accorder le titre de grand vainqueur au jeu de qui a la plus grosse… croix inversée (bande de vicieux) tant on imagine lourd à porter le fardeau attaché autour de son cou car après tout on ne va pas se mentir, chez Dark Funeral c’est bien simple TOUT tourne autour de Satan !
Alors certes ils ont leurs détracteurs, certes on peut trouver ça clichesque au possible, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant quand ce cliché est assumé, c’est aussi ça qui est bon J
Les corpsepaints sont donc de rigueur ce soir et pour accentuer ce côté théâtral le vocaliste ira même jusqu’à jouer d’un fouet… Alors qu’elles avaient été relativement peu présentes en début de soirée, les lights monstrueux, par instants stroboscopiques, contribueront à atomiser le spectateur, même s’il faudrait veiller toutefois à ne pas trop en abuser. Du côté show au moins on pourra dire que le contrat fut parfaitement rempli, musicalement par contre mon avis sera un peu plus mitigé…
Pendant ce temps heureusement Chaq Mol a refait surface, avec, atout non négligeable, du son !
Toutefois quand les morceaux se font trop chargés il devient très délicat de percevoir chaque ligne instrumentale, l’effet massif est bien présent mais pour ce qui est des nuances on repassera :-/
Je ne m’attarderais pas plus longuement sur le sujet même si je me dois de mentionner que ce sera plus tard au très sympathique bassiste moustachu (qui n’hésite pas à l’instar du chanteur à multiplier les allées et venues sur scène pour haranguer le public clairement acquis à sa cause) de faire les frais d’une technique quelque peu défaillante ce soir. C’est bien dommage car pour le reste la prestation des suédois est très loin d’être mauvaise, entre une set list bien balancée qui fait évidemment honneur au dernier chapitre de leur discographie mais aussi aux classiques du groupe.
Un frisson me parcourt l’échine quand résonne les premières mesures de « Shadow Over Transylvania », probablement mon morceau préféré issu du cultissime The Secrets Of The Black Arts. C’est d’ailleurs clairement pour ma part sur les morceaux les plus « aérés » que je trouverais le groupe des plus convaincants. L’un des autres moments forts de la soirée sera le célèbre « Ave Satani » pour introduire « Nail Them To The Cross » et son ouverture aux faux airs de marche avant que sans prévenir le chaos déferle. Un morceau bien construit avec ses breaks salvateurs, qui encore une fois dynamisent l’efficacité entre deux attaques supersoniques, je me répète mais quel batteur !
Le groupe nous offrira un dernier tour de piste en interprétant l’éponyme « Where Shadows Forever Reign », un titre redoutable d’efficacité il faut bien l’avouer avec son pont/intermède presque scandé, qui achèvera de mettre tout le monde d’accord, bref un excellent final !
La messe (satanique) est dite et une impression de désolation demeure dans l’atmosphère quand les lumières se rallument enfin…
C’est donc avec un avis mitigé que je regagnerais mes pénates, content d’avoir assisté à une rencontre métallique de haut niveau mais aussi avec un peu d’amertume à l’idée de la boucherie potentielle qu’elle aurait pu être. En résumé je ne cracherais pas dans la soupe, tout à fait conscient des qualités offerte par cette salle que je ne remets aucunement en cause, mais au contraire plutôt interrogatif vu la prestation dévastatrice offerte par Krisiun…
Car si Satan était bien présent dans l’atmosphère, c’est peut-être davantage des dieux de la technique que nos blasphémateurs de service auraient dû s’attirer les faveurs cette fois-ci…
Une légère sensation de gâchis donc qui viendra entraver la satisfaction d’avoir assisté à un grand moment de metal extrême, gageons que ce sera mieux la prochaine, j’en fais le pari !
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