SHINING a 20 ans et est venu nous le faire savoir au Petit Bain à Paris par une froide soirée de décembre... Récit...
Ma première "rencontre" avec SHINING date de 2006/2007... A l'époque, j'avais lu sur feu VS-webzine que le chanteur, un certain Niklas Kvarforth, avait disparu et que les membres de son groupe craignait qu'il ne soit parti en forêt, non pas chercher des champignons, mais se suicider... Quelques jours de buzz après, le dit Niklas est réapparu, bien vivant, lors d'un concert qui devait annoncer son successeur, alors qu'en fait c'était lui déguisé en goule... Voici tout à fait le genre de cirque à buzz qui m'avait détourné du groupe pendant plusieurs années... Quelle erreur ! Devant les dithyrambes lues et relues au cours des années en l'honneur de leur 5ème album, Halmstad, je me décidai, courant 2012 à poser une oreille curieuse sur cette galette, histoire de ne pas mourir con... et je crois qu'au final SHINING est un groupe qui a changé ma vie... Au sens propre... Ou en tous cas, ma perception de la musique et du musique business.
Du musique business car j'ai pu, notamment au travers de vidéos, rattraper mon retard et observer, malgré moi, la mutation "commerciale" de Kvarforth. Jusque dans les années 2008/2009, c'était la spontanéité sauvage, extrême, parfois mal maîtrisée, avec des concerts où il pouvait se passer tout et surtout n'importe quoi, des interviews chaotiques, des séances de dédicaces au couteau, mais cela donnait à l'ensemble une intensité sans égal. A mon sens, Neka Morgondagen live au Hellfest 2008 représente bien cette période de folie certainement motivée par l'abus de substances en tout genres... Ensuite, 2009/2013 il y a la période où le business s'est organisé autour du groupe. SHINING met des mannequins très aguichants, de cuir et court vêtu, sur son shop pour attirer le metalleux libidineux, Kvarforth nous invite chez lui pour nous montrer comment il dédicace ses bouquins, les bras en sang, sur fond de film X et se laisse pousser une bedaine tout sauf "depressive suicidal black metal"... J'ai l'impression que c'est la période du sevrage et que d'un monstre incontrôlable, SHINING est en train de devenir une machine à cash... Ces dernières années n'ont fait que confirmer cette impression. Le merch est foisonnant, la comm' omniprésente (pas très depressive suicidal tout ça), SHINING tourne beaucoup, mais Niklas est redevenu fit (il s'en vante dans les interviews). Ce n'est plus le junkie bipolaire auquel nous avons à faire, mais le business man réfléchi. Les concerts ne sont plus sanglants, mais contrôlés et professionnels... Cette observation m'appartient, je peux tout à fait me tromper, mais je voulais la soumettre à votre jugement histoire de confronter les avis...
Sur la partie musicale, SHINING m'a fait comprendre que la musique n'était pas forcément manichéenne. Qu'on pouvait mélanger des parties ultra speed et brutales dans un morceau avec de la guitare acoustique, des cris sauvages avec des parties chantées et que l'ensemble conserve une cohérence sans faille, une intensité bestiale et une beauté extrême... Là où je n'avais jamais réussi (eu envie) de casser les barrières des codes et des styles, Shining a explosé tout cela m'offrant de nouvelles perspectives de voyages musicaux... ouais, quand j'y repense, c'est pas rien ! J'ai évidemment depuis exploré toute la discographie du groupe et Halmstad tourne en moyenne 3 ou 4 fois par semaine dans ma platine depuis plusieurs années sans que je n'en ressente une quelconque lassitude...
Forcément, lorsque SHINING est en concert dans le coin, je me dois d'être présent... Pour apprécier la musique ou tenter d'observer la mutation du monstre qui, je crois, est arrivé à un stade de stabilité et de maturation commerciale lui permettant d'abreuver de manière continue son compte en banque à l'aune de son tryptique cd / merch / concert. J'avais vu le groupe pour la première fois au Divan du monde pour la sortie de "IX - Everyone, Everything, Everywhere, Ends" (concert énorme) puis une seconde fois au Fall of Summer (petite déception due à la playlist beaucoup trop calme). La date de ce soir, au "Petit Bain", a été ajoutée à la tournée des 20 ans qui a sillonné l’Europe en fin d'année. Le Petit Bain est une péniche qui mouille à proximité de la bibliothèque François Mitterrand. Le lieu est confiné et sympathique, idéal pour la proximité entre le groupe et le public. En raisons de soucis d'ordre professionnel, je n'arrive au milieu du set de TAAKE. Corpsepaints, blasts et banjo (oui oui) au programme ! Je me pose à un endroit stratégique pour siroter une décoction houblonnée en profitant des harangues de Hoest, me promettant d'offrir une oreille par la suite attentive à la production de ce groupe.
Fin du show, les roadies préparent le matos et je me glisse sur la rampe droite pour me rapprocher de la scène et observer attentivement les agissements du sieur Niklas...
Le groupe entre sur scène au son de "Villa & Drom" (issu de leur excellent dernier album). Niklas ne semble pas en forme. Il souffre sur les parties criées et n'assure carrément pas ses voix claires... Wow ! Qué paso ? Le fait qu'il donne d'emblée sa boutanche de Jack Daniels au public, qu'il ne boive que de l'eau et refuse les verres tendus par les fans devant aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! Une bonne vieille grippe... L'est tout malade le pauv' bichon ! Je pense que dans sa période rock'n'roll il aurait gerbé partout, mais le pro qu'est devenu Niklas assure le show comme il le doit pour son public qui a payé... Vachement moins inattendu et subversif, mais bon... c'est comme ça...
Une paire de morceaux plus tard (Framtidsutsikter et Submit to self Destruction si je ne m'abuse), la voix et son colosse sont maintenant bien chauds. Il est temps de faire parler la poudre... Et que je te fais chier les musiciens en les embrassant (le nouveau bassiste prend cher) et que je pars me cacher dans le public et que je te sors mes regards hallucinés et mes vocaux torturés... C'est bon, on a retrouvé le bonhomme qui, lui même, a trouvé sa victime... En effet, au premier rang se trouve un fan, un vrai, un die hard... Le mec connaît la totalité des paroles du groupe (impressionnant car pour rappel, la majorité des morceaux est en suédois). Bref une victime facile à humilier sans risquer de rébellion inappropriée. Le pauvre a donc eu droit à toute l'attention de Kvarforth qui l'a collé contre sa bite (à travers le pantalon, mais tout de même), lui a fait bouffer son gant (le mec doit au final être ravi de partir avec une relique de son héros), giflé (pas la grosse mandale, mais bon) pour, en guise de clou du spectacle, se fourrer la main dans le froc avant... de la coller dans la bouche de la copine du mec... Au lieu de monter sur scène laver cet affront manu militari, le couple a célébré ce moment de grâce par une soupe de langue... certainement pour partager les champignons ! Bref, pathétique, mais sans être GG Allin, il est parfois risqué de se positionner trop près de l'animal et de lui montrer une trop grande dévotion (= faiblesse)...
Passé ces anecdotes, le show était également l'occasion de découvrir sur scène les 2 nouveaux membres Marcus Hammarström et Jarle Byberg - de retour 8 ans après son premier passage - qui ont respectivement remplacés Christian Larsson et Rainer Tuomikanto. Les mecs font le taff comme il faut, mais je trouve que les précédents avaient plus de charisme. Tant pis, de toutes façons, SHINING c'est Niklas, un peu Huss... le reste c'est de l'accessoire !
Le set balaie globalement l'ensemble de la discographie du groupe et notamment l'ensemble des meilleurs morceaux de chaque album (Submit to self destruction, Claws of perdition...). Un véritable pied pour les fans du groupe !
La -selon moi- jolie surprise du set fut l'énormissime Vemodets Arkitektur, titre rare en concert et qui contient des riffs de fous et des parties de double grosses caisses énormes... Rien que pour ça, ma soirée a été réussie.
Niklas communique beaucoup, je n'ai malheureusement pas compris grand chose à son baragouinage. Si le son était bon sur le morceau, l'accent de Niklas, mon niveau d'anglais et le son assez sourd de son micro lorsqu'il parle ne m'ont pas permis d'extraire la substantifique moelle de ses propos...
1h30 plus tard, après un second rappel initialement non prévu, les lumières se rallument définitivement... On a assisté à un bon concert ce soir ! particulièrement long, avec d'excellents morceaux interprétés par des musiciens très pros... mais c'est justement ce que je reprocherai au groupe, de perdre sa folie originelle ! Passé ce constat personnel, mes oreilles ont joui !
Un grand merci à Garmonbozia pour l'accréditation !
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09