À peine remis de la déflagration Gojira, il fallait enchaîner deux jours après dans un autre univers, qui sentait plus la rue que les bois. Je vous ai dit comme j'appréciais mieux la configuration scénique estivale de la Secret Place, plutôt que la petite salle intérieure malgré les souvenirs qui y restent accumulés. Les grands classiques du HardCore manquent rarement de passer nous voir dans l'été : absent pour Agnostic Front il y a quelques semaines, j'étais heureux de retrouver une fois de plus Sick Of It All, qui reste mon préféré parmi tous les pères de la scène de New-York. Il y avait d'ailleurs foule, non seulement les mordus du coin mais aussi des fans venus de plus loin, des skins intelligents, voire quelques premiers vacanciers et même une poignée d'enfants. Cela aurait été difficile de tenir ce monde dedans. En passant, le merch' était notablement moins cher que celui des Landais pour le même genre de produits.
Devant une foule bien tassée mais encore distante, NOTHING FROM NO ONE était le seul groupe invité. Le chanteur se jeta là où se trouve normalement la fosse, sur le sol de goudron caillouteux.
Cette figure établie de la scène locale a déployé fièrement un répertoire direct et très facile à baliser : on songeait dès les premiers accords à Sworn Enemy, Merauder, Kickback ou Walls of Jericho, ce HC métallisé friand de riffs lourds au son propre. L'efficacité de l'ensemble est indiscutable, et le public se rapprocha peu à peu jusqu'à ce que ça pogote à quelques-uns. Le tout est d'avoir suffisamment de riffs pour tenir la longueur, ce dont le quintet ne manque pas, et un son potable ce qui était aussi le cas (en clair : à mon sens, la section rythmique et le chant n'étaient pas négligés). Un titre était dédié en hommage à toute la scène New-Yorkaise, en parfaite cohérence tant avec l'identité du groupe qu'avec le thème de la soirée. Le set fut étonnamment court, j'aurai bien accordé un quart d'heure de plus… mais ces shows compactés pour frapper encore plus mal sont dans l'âme du Hardcore.
Il est impossible de faire une entrée en scène spectaculaire avec cette plateforme séparée de quelques mètres par rapport aux préfabriqués servant de backstage. SICK OF IT ALL n'y a pas échappé avec son introduction un peu décalée, mais leur état d'esprit les met hors d'atteinte de ces petites contingences. Et si mes souvenirs sont bons ils avaient déjà eu un gros pépin d'intro lors d'un précédent passage. Lou Koller harangua la foule et ça démarra sévèrement pour une enfilade serrée de titres de pur NYHC oscillant entre lourdeur, urgence Punk, radicalité Oï, chœurs repris à l'unisson et basse sournoise. Malgré quelques cheveux blancs devant et un micro filaire old-school garanti sans filtre ni effets, le chanteur ne montre aucune usure ni dans son timbre ni pour déployer son charisme toujours aimable. Il est très proche de ses fans, tenant à accueillir les fans récents aussi bien que les anciens. Avec un professionnalisme passionné, le quartet du Queens donnait autant à cette Secret Place qu'ils aiment bien que devant un grand festival. Cet esprit moins arrogant et bourru que les autres combos piliers du mouvement n'est pas pour rien dans le respect que j'éprouve plus particulièrement envers SOIA. Pete Koller, toujours intenable, parcourait l'estrade comme à la grande époque. Le son Punky, un peu étouffé de sa guitare fait partie de l'identité du groupe que l'on pourrait reconnaître à l'aveugle rien qu'à ce détail. C'est tellement intense qu'ils n'ont pas besoin de tinter propre et saturé comme du Metal, y'a rien à maquiller. Ce qui laisse de la place pour le vieux côté Oï typique de leur génération. Sur un titre, Lou céda l'essentiel du chant au bassiste Craig Setari. Tous les classiques y passèrent, entre brefs rappels historiques, "merci beaucoup" avec encore une pointe d'accent Yankee et encouragements pour la fosse qui se bougeait bien : "Clobberin' Time", "My Life", "Take the Night Off" et ses chœurs cyniques repris tous ensemble le doigt en l'air, "Scratch the Surface" avec un braveheart commandé par Lou, etc… La fosse ne craignait plus rien, même les slams, il y eut jusqu'à une incursion sur scène pour faire les chœurs sur le micro de Craig. Pour ceux qui ne moshaient pas, la participation aux chœurs et les riffs irrésistibles suffisaient une fois encore à épancher tous nos écœurements. On nous invita au passage à essayer le two-step. Hélas, un "Step Down" brûlant marqua la fin d'un set d'un peu moins d'une heure, durée habituelle mais qu'ils nous firent jadis le privilège de transgresser. Tant pis pour cette fois.
La soirée offrant un peu de fraîcheur, et les prochains concerts étant loin à l'horizon, je suis resté parmi les derniers contrairement à mes habitudes. Comme deux jours avant, on a plaisir à prolonger les beaux concerts en saison chaude. Pendant ce temps, il y avait des échos alléchants de l'Obscene Extreme qui arrivaient.
vu sur la date de Paris, report qui retranscrit bien l'ambiance d'un concert de SOIA : toujours carré, cool et plein ta gueule !! on ressort comme d'hab avec la banane ;) en plus 2 eme concert pour ma niece de 16 piges qui s'est régalée !
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30