C'est pas tous les jours qu'un groupe Metal Français part en tournée en Russie. Au pays des Soviets, de Poutine, et de la vodka quoi ! Alors quand j'ai vu que VERDUN (Sludge/Doom) bouclait ses valises pour ravager l'ex-URSS, je leur ai sauté dessus pour leur demander de nous raconter tout ça dans un bon vieux Tour-report ! Et Flo (basse) m'a tout de suite répondu par l'affirmative, qu'il en soit remercié ! Voici donc son récit de leurs aventures dans le froid de l'hiver Russe...
Cela faisait plusieurs mois que nous préparions notre première tournée en Russie en collaboration avec Andrei de l’agence Loud Sound Booking quand Metalnews.fr nous a contactés afin de partager cette expérience, j’ai donc fait de mon mieux pour retranscrire l’état d’esprit du groupe à chacune des étapes de notre aventure au pays des tsars.
Je fais une rapide présentation des membres du groupe pour faciliter le déroulement du récit : Mathieu et Jay sont nos guitaristes, Géraud est batteur, Paulo est notre chanteur portugais et je (Flo) m’occupe de la basse.
Avant le départ
Le départ de cette tournée a mal commencé. Après plusieurs semaines passées à remplir les différents formulaires et questionnaires, obtenir les bons justificatifs et attestations pour pouvoir aller en Russie en règle, nous nous sommes heurtés à plusieurs reprises à l’intraitable rigueur de l’ambassade Russe. Après plusieurs tentatives nos demandes de visa sont finalement acceptées juste à temps pour le départ.
Alors que nous répétions notre set 2 jours avant le début de tournée, une mauvaise nouvelle nous tombe dessus comme coup de massue : le visa de Jay a été refusé parce que la préfecture a fait une faute de frappe sur son passeport ! Impossible de refaire tous les documents avant le départ. C’est donc la mort dans l’âme qu’on se résout à faire cette tournée sans lui.
Jour 1 : Amsterdam - Les spectres
C’est en fin de matinée que nous partons à 4 vers l’aéroport de Lyon, quand nous recevons un appel de Jay : il a réussi à obtenir un nouveau passeport, est allé en personne à l’ambassade de Russie à Marseille à l’ouverture et obtenu un visa en moins de 24h ! Il nous rejoindra à Nizhniy Novgorod pour la deuxième date de la tournée ! Belle boule ! Nous voilà soulagés !
Notre voyage fait escale à Amsterdam pour une durée de 18h. Vous me voyez venir… et vous avez raison, sitôt le pied posé au pays des tulipes nous prenons un taxi, direction le coffee shop le plus proche ! On passe à peine une heure au Super Fly Coffee Shop pour boire un café et fumer des grosses battes, on fait aussi le plein parce qu’on sait que la nuit va être longue dans l’immense aéroport de Shciphol.
On passe une grande partie de la nuit à roder comme des spectres pendant des heures, de terminal en terminal à la recherche d’un coin tranquille pour dormir. Chaque recoin, couloir ou banc est occupé par des corps inanimés. Le tableau est assez surréaliste… on est peut être aussi très défoncés ! Après une courte nuit entre un pot de fleur et une porte de chiotte c’est enfin l’heure pour nous de passer la sécurité et d’embarquer pour Moscou.
Jour 2 : Moscou – Rocket to Russia
Nous voilà enfin arrivé à Moscou ! Après avoir récupéré nos bagages et passé la douane nous rejoignons la sortie où nous attend un petit homme, la cinquantaine, en jogging bleu aux couleurs de l’équipe Russe de handball, tenant un petit écriteau où est écrit « VERDUN ». C’est Igor, notre driver pour cette tournée. Il nous conduit jusqu’à son van, VW Caravelle à la carrosserie dépareillée, un putain de million de kilomètres au compteur, qui malgré son aspect s’avère particulièrement confortable. La première chose qu’on remarque c’est que -26°C ça caille grave (quelle bonne idée de partir en Russie au mois de février), la deuxième c’est que Igor parle très mal anglais, ça s’annonce compliqué pour communiquer. Il nous conduit jusqu’à Успех, où nous allons jouer notre premier concert. Lorsque nous arrivons, le concert est sur le point de commencer et une bonne partie du public est déjà arrivée. Nous récupérons les T-Shirts que nous avons fait imprimer spécialement pour cette occasion, la qualité s’avère bien meilleure que ce à quoi nous nous attendions. Les groupes qui jouent avec nous sont plutôt bons Minaret (black hardcore) et Стены Льда (post-metal). Après avoir descendu nos premières bières russes c’est à notre tour de monter sur scène. Pour la première fois depuis la création du groupe nous allons jouer en quatuor, on a donc un peu la pression. Même si nous avons le sentiment de faire une prestation amputée, on s’en sort plutôt bien et le public à l’air d’apprécier.
On remarque pour la première fois que le comportement des gens change complètement après notre prestation, le premier contact plutôt froid et distant fait place aux accolades, aux discutions et au partage de mousse. On remarque aussi que si tu fais comprendre à un Russe que tu ne parles pas sa langue, il te répond OK et continue à te parler en russe pendant 3 min !
On rencontre un mec qui s’est tapé 6h de train depuis Saint-Pétersbourg pour venir assister à notre concert et nous payer une bière !
Vitali, le promoteur du concert nous emmène ensuite dans un petit resto qui sert de la cuisine européenne et qui fait de super bloody mary !
Sur la photo : Igor, notre driver insomniaque
Jour 3 : Nizhniy Novgorod – Back to the original
Après 5 heures de route, nous arrivons au Black Ho))), une salle de concert/squatt sur 2 étages. Une rampe de skate est installée dans le bar. Peu après notre arrivé, Jay nous rejoint enfin en taxi ! On flûte une demi-douzaine de pintes en l’écoutant nous raconter son périple solitaire de 37 heures et 4 aéroports.
Le concert commence et l’affluence est correcte. Void Frontier ouvre la soirée, General Grievous, Magik Black. Puis c’est enfin à nous, ça fait vraiment du bien de retrouver notre gratteux, je n’ai jamais été aussi content de me faire arracher le tympan droit ! Le concert fini, le public et les groupes sont invités à rejoindre le sous-sol de la salle pour terminer la soirée. Je vais pas vous mentir, je n’ai pas beaucoup de souvenir de cette partie-là de la soirée. Je me souviens juste avoir l’impression d’être dans un clip de Little Big, qu’un mec ivre-mort dormait sur un billard, qu’un mec distribuait des côtelettes de porc sans assiette ni couverts et que Igor est venu nous chercher vers 4h du matin pour prendre la route pour Izhevsk. Je me suis réveillé allongé sur la banquette du van vers midi.
Les skateurs du Black Ho)))
Jour 4 : Izhevsk – AK-47 et Spongebob
A notre arrivée sur les lieux, nous découvrons le 8kVt qui se trouve tout près de l’usine Kalachnikov. Le club est plutôt pas mal, mais Andrei, le promoteur de la soirée nous refroidit direct : « ce soir il n’y aura pas plus de 10 personnes à votre concert, ici il n’y a pas de scène métal… ». Ok pas grave, ça arrive aussi chez nous !
Le concert commence et effectivement il n’y pas grand monde. Je n’aime pas dire du mal des groupes de premières parties mais là il faut reconnaître que c’est vraiment de la merde. Un groupe de nu-metal genre Korn chanté en russe et le pire groupe de stoner de toute l’Eurasie.
C’est à notre tour. Pas facile de se motiver dans ce genre de situation mais on s’est toujours promis de jouer à 100% qu’il y ait 10 ou 3000 personnes devant nous.
L’after se passe chez Helena et Leonid, qui ont visiblement l’habitude d’accueillir des groupes chez eux, puisque les murs de leur appartement sont couverts d’affiches de concerts dédicacées. On s’aperçoit que des potes sont déjà passés par là (The Rodeo Idiot Engine, Feral, etc). Leonid nous fait goûter sa gnôle maison, une sorte de Jaggermeister en meilleur. C’est aussi l’occasion de blaguer et de boire des coups avec Igor qui jusqu’à présent était un peu distant, certainement à cause de la barrière du langage.
Sur la photo : Bob l’Eponge n’habite pas dans un ananas au fond de la mer mais à côté de l’usine Kalachnikov
Jour 5 : Ekaterinbourg – Trou noir
Au réveil nous faisons un petit tour du quartier pour trouver des clopes et un truc comestible à se mettre sous la dent. À la lumière du jour, on a l’impression d’être en 1982 ! Les Lada d’une autre époque sont garées à l’arrache sur les trottoirs, partout des barres d’immeubles massives et austères, une famille se balade en tirant leur gamin sur un traîneau en bois…
On ne tarde pas à monter dans le van car nous avons 10 heures de trajet aujourd’hui. On arrive enfin à Ekaterinbourg, la quatrième ville du pays, au pied de l’Oural. Le contraste avec Izhesk est saisissant ! C’est une ville très moderne et on sent que le niveau de vie est bien plus élevé. Cette impression se confirme quand on arrive au Svoboda vers minuit. Le club est gigantesque et très bien équipé !
Le concert commence, la salle est clairsemée mais quelques personnes au premier rang semblent connaître nos morceaux et chantent même quelques paroles. Bon concert !
Dès la fin de notre concert, vers 3h, le club se transforme en boîte de nuit. Renat, l’organisateur de la soirée semble avoir apprécié notre prestation et nous offre tournée de vodka sur tournée de vodka !
Pas mal de gens parlent anglais et discutent avec nous, on boit beaucoup. Personnes ne se souvient de notre retour à l’auberge de jeunesse. Trou noir général.
Jour 6 : Ekaterinbourg – L’auberge espagnole
Réveil compliqué. C’est une bonne journée pour avoir la gueule de bois parce qu’aujourd’hui c’est day-off et nous n’avons pas de route à faire. On en profite pour faire un tour de la ville. Dans un centre commercial on trouve un disquaire, parfait pour dépenser quelques roubles.
De retour au Sky Hotel, Igor nous dit que les 3 étudiantes qui vivent dans l’auberge de jeunesse depuis quelques mois, et qui ont vu notre concert de la veille, vont nous préparer le repas du soir ! Igor, lui nous a dégoté de la vodka de qualité pour le repas (oui les Russes boivent la vodka à table comme du pinard !). On discute pas mal avec les voyageurs de passage curieux de voir un groupe de Rock dans l’auberge. Vers 3h le personnel de l’établissement nous supplie d’aller nous coucher.
Jour 7 : Ufa – Albert’s Birthday part 2
Après seulement 5h de route, nous retrouvons l’organisateur du concert devant l’appartement qu’il nous a loué pour la nuit. Albert a les yeux un peu collés, il faut dire que le mec fêtait ses 30 ans la veille et apparemment il n’y est pas allé avec le dos de la fourchette. Il nous emmène dans un bar à bières en attendant l’ouverture du club. Après avoir testé toutes les IPA russes disponibles on se dirige vers le Rock’s Cafe pour faire les balances et boire des coups dans les loges avec les quelques potes d’Albert qui sont toujours vivants après la fête d’anniversaire. Certains ne parlent pas du tout anglais, alors on discute avec le traducteur Google de nos téléphones. À un moment on aurait pu croire que les téléphones discutaient entre eux.
Le concert se passe super bien et ça bouge la tête tout le long du set !
À la fermeture du club, on invite Albert et les quelques personnes restantes à venir boire un dernier coup dans l’appartement. On passe vraiment l’une des meilleures soirées de cette tournée Russe. Mathieu découvre une trappe sur le sol de la cuisine, il l’ouvre et entre dans une cave qui a dû rester fermée pendant plusieurs années, au milieu des toiles d’araignées il découvre un précieux trésor qu’il ramènera en France : un livre russe d’astronomie !
Jour 8 : Drive – Le jour le plus long
Nous n’avons que peu d’information sur notre tour-book, et seulement une vague idée de la durée du trajet que l’on doit faire entre chaque ville. Ce matin, avant de partir on demande à Igor combien de temps nous allons rester dans le van. 10h ? Plus ? 15h ? Plus encore ? OK, aujourd’hui on en a pour 21 putains d’heures ! Et pour corser le tout, une tempête de neige sévit sur les 4 premières heures de cet interminable périple.
Neige, station-service, neige, forêt, neige, station-service, station-service, ah tiens ! virage à droite !, neige, station-service, etc.
Après 10h de route… plus que 11h !
Jour 9 : Volzky – Ethanol, Sauna et Cornichons
On arrive au petit matin à Volgograd chez Andrei, notre tourneur. Igor qui n’a pas cligné des yeux depuis un jour peut enfin dormir !
Le concert a lieu dans un petit bar à bières de la banlieue de Volgograd, où nous attend une poignée de punks de 17 ans complètement cramés, comme les mobylettes ils carburent à l’éthanol (mélangé à du coca). En tout cas ils ont bien headbangé tout le long du set.
Au moment de remballer le matos, un grand golgoth me montre une photo sur son téléphone, et je vois notre pote Fred (guitariste du groupe Feral qui a joué en Russie quelques mois plus tôt). Le gars nous dit « si vous êtes des potes de Fred je vous invite au sauna ! ». Andrei tient un sauna publique avec son père pas très loin de la salle de concert, on fait un tour à l’épicerie pour faire le plein et en l’espace de quelques minutes on se retrouve tous à poil dans un sauna privatisé à 3h du mat’ ! Ça a l’air très gay dit comme ça mais sur le moment on se sentait plus comme les gangsters des Promesses de l’Ombre. Andrei nous a préparé un vrai festin : ravioli chelou, cornichons chelou mais super bons, vodka, chocolat etc.
Virilité, j’écris ton nom
Jour 10 : Volgograd – Stalingrad, Karaoké et cracheur de feux
On se repose toute la journée chez Andrei puis on trace vers le Mamayev Kurgan qui est le grand mémorial de la Bataille de Stalingrad. On a de la chance, à cette période de l’année il n’y a pas un chat ! Le mémorial est composé de plusieurs monuments : un ensemble de statues toutes dans le style réaliste-socialiste retraçant les différentes étapes de la bataille ; le Hall à la Gloire des Guerriers où brûle une flamme éternelle gardée en permanence par deux soldats ; et surplombant la ville se trouve L’Appel de la Mère-Patrie, une bonne grosse statue de 85 mètres représentant une femme lançant la charge contre les Nazis, portant une épée de 27 mètres. Impressionnant !
Le Muzkoveer se trouve juste à côté du mémorial, on se pointe juste à temps pour faire les balances. Le concert de ce soir est présenté comme un mini-festival, puisque 5 groupes sont au programme. On se rend vite compte que l’ingé-son n’a certainement jamais entendu parler de la limite à 105db. Sur l’échelle de Manowar on est entre Motörhead et Sunn O))) !
On joue juste après l’excellent groupe de St-Petersburg Wowod avec qui on a plutôt bien accroché.
S’en suivra échange de t-shirts et de tournées de vodka (la preuve ici) ! Malgré quelques soucis techniques, on fait un bon set mais le clou de la soirée reste le karaoké qui enchaîne juste après. Je comprends vite que les Russes ne rigolent pas avec la discipline, je me suis bien tapé la honte quand j’ai voulu chanter faux du Joe Dassin et qu’on m’a coupé le micro.
La soirée s’est terminée quand plus personnes n’avait de voix ni d’argent. On embarque dans le camion vers 4h du matin pour un autre trajet de nuit.
Verdun et ses 2 roadies
Jour 11 : Kaluga – Stoner night
On commence à être rodé, le manque de sommeil n’a plus aucun effet sur nous, on s’est habitué à la bouffe russe, au froid. Dommage c’est bientôt la fin. Les groupes qui jouent avec nous sont très bons (notamment Without God) et on fait probablement le meilleur concert de la tournée ce soir-là, l’ingé-son de la salle faisant particulièrement bien sont taf ! Le tout dans une salle bien remplie. Le patron de l’établissement a l’air super content de notre prestation puisqu’il nous file beaucoup plus de thunes que ce qui était prévu et nous invite à fumer de la weed dans un bang fait dans une bouteille en plastique. Après le concert direction Moscow pour aller dormir un peu.
Jour 12 : Zelenograd – Nazi Punks Fuck Off
Aujourd’hui on a pas mal de temps libre, Igor connait bien Moscou et se propose de nous guider dans la ville. Après un passage dans le magnifique métro moscovite, nous arrivons sur la place Rouge. On prend bien sûr la pose devant la basilique de Basile-le-Bienheureux comme Napalm Death en 1991.
Après avoir acheté quelques souvenirs pour nos meufs et nos mamans, on prend la route pour Zelenograd, qui se situe à une trentaine de kilomètres de Moscou. Après s’être arrêté dans un bistro, on file à l’hôtel pour prendre un peu de repos préventif avant la dernière date. On se connait, les dernières dates ça fait mal au foie.
On arrive aux alentours de 21h au Rebel Pub. La première chose que l’on remarque c’est qu’il n’y pas suffisamment de backline pour qu’on puisse jouer… ça s’annonce mal. On s’aperçoit aussi que l’apéro a dû commencer à 15h parce que tout le monde dans le bar est à 4g. Biens bourrés et bien relous comme dans une fête de village du Vaucluse à 5h du matin. Je fais un petit tour des lieux, j’observe la déco relativement kitch, ambiance « bar de bikers », et je m’aperçois qu’à l’entrée il y a un écriteau gravé dans une plaque d’acier avec écrit « ONLY WHITE BAR » avec deux crânes SS de part et d’autre de l’inscription. En y regardant de plus près je m’aperçois qu’il y a d’autres conneries suprématistes un peu partout dans le pub. Tout d’un coup ce charmant petit troquet pour passionnés de deux-roues prend des airs de brasserie bavaroise de 1923 ! Ne serions-nous pas tombés dans une Amicale d’Anciens Nazis ? On va vite le découvrir car tout ce beau monde est particulièrement enclin à la discussion et à nous faire partager le fond de leur pensée sur différents sujets. J’ai droit à un peu de géopolitique. Après s’être assuré que je n’étais pas un arabe (ma barbe fait hypster ou ayatollah selon les points de vue), on m’explique que la France est un pays arabe désormais. Je trouve ce discours peu nuancé. Mathieu a droit à une discussion sur le sport avec deux hooligans du Spartak Moscou, bizarrement la conversation tourne plus autour des tatouages néo-nazis que de ballon rond. Dommage, Mathieu aurait préféré parler de Lev Yachine. Géraud de son côté écoute sagement un sociologue lui parler des dangers de l’homosexualité, mais la situation s’envenime et il est à deux doigts de se faire péter la gueule. Il faut dire que Géraud a les cheveux un peu trop longs pour un mec.
On est tendu comme des arbalètes. On a tous envie de se tirer vite fait, mais sans se faire péter la gueule ça serait mieux. Je repense au film Green Room.
D’habitude, Igor nous dépose devant la salle de concert, part faire sa vie et revient nous chercher une fois le concert fini, mais ce soir-là il a senti le truc louche… il est resté avec nous et a garé le van pas trop loin. Il vient nous voir et nous dit « You no want play ? We go ! ». Les premiers saluts nazis auront eu raison de nous. Au-delà de l’ambiance infecte, servir de divertissement à ces petits nazillons est totalement contraire à nos valeurs. Le premier moment où personne ne prête trop attention à nous, on prend nos affaires et on se casse sans se retourner.
Quel dommage de finir cette tournée avec un petit goût de merde dans la bouche, heureusement Igor a tout prévu et nous invite à le rejoindre dans sa chambre d’hôtel pour rincer tout ça à la vodka. On se détend un peu et Paulo écrit un petit communiqué sur les réseaux sociaux pour expliquer ce qu’il vient de se passer (ça peut se lire ici).
Jour 13 : Retour – Verdun In The Sky
C’est déjà le moment de rentrer. On bourre nos valises de matériel, de merch, de fringues sales et nos gosiers d’un gros petit-déj au McDo du coin. Il est temps de faire nos adieux à Igor devant le terminal de l’aéroport. Si au début de la tournée nos rapports ont été un peu froids, ce sont des accolades sincères et chaleureuses que nous échangeons aujourd’hui. Bravo mec, tu as fait 6500 km sans broncher! Il nous fait promettre de l’appeler la prochaine fois qu’on vient jouer en Russie.
Après deux heures d’attente nous embarquons enfin pour Paris. Ces 3 heures 30 minutes de vol vont s’avérer particulièrement truculentes. Nous sommes installés dans la toute dernière rangée de l’avion et les hôtesses ont remarqué qu’on transportait des instruments. «Vous êtes un groupe de Rock ? » Oui madame, on peut dire ça. Les deux hôtesses sont ultra sympas, et nous posent pleins de questions. Pendant la collation, on a droit à 3 mini-bouteilles de vin chacun accompagnées d’un clin d’œil. On est déjà bien touché mais Jay demande s’il est possible d’avoir un petit digestif. L’hôtesse revient au bout de quelques minutes avec un sac en papier. « J’ai trouvé ça pour vous en première classe ». Dans ce sac, une quinzaine de mignonettes de Calvados ! Au bout de quelques minutes on est complètement torché et le fond de l’avion ressemble de plus en plus à un PMU de village à 11h un dimanche de marché. Le reste des passagers était ravis. Sandrine, la chef de cabine, nous demande de faire quelques selfies avec elles. Bref on n’oubliera pas ce vol de sitôt !
Cette tournée restera inoubliable pour nous, probablement parce qu’elle aura été la plus éprouvante physiquement, la plus dépaysante aussi, mais surtout pour ces montagnes Russes (désolé) d’émotions que nous avons vécu entre les moments de franche rigolade et les situations qu’on n’aimerait jamais revivre. La Russie est un pays qui s’apprivoise, et a beaucoup à offrir à quiconque parvient à percer sa carapace. Merci de m’avoir lu.
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