N'étant pas franchement amateur de Black Metal, je m'en veux parfois quelque peu de léser nos nombreux lecteurs qui apprécient cet important courant, lorsque je ne fais pas l'effort que je ferais pour d'autres lorsque qu'un gros groupe du style passe dans mon rayon d'action. Pour me faire pardonner (comme si le fan de Black était capable de pardonner...), je vous ressers l'un des rares concerts dans ce style auquel je me sois rendu, et qui m'a emballé. Saluons aussi la mémoire de LSK, qui était alors bassiste Française de Secrets of the Moon, et qui est décédée deux ans après.
En principe le Black je n'aime pas, mais des groupes comme ce soir je peux apprécier (peut-être à cause de l'absence de warpaints). C'était donc la première fois depuis neuf ans que j'allais voir un concert 100 % Black, et si on cherche des groupes internationaux il faut remonter à 1998 ou 99. Surtout que Kampfar était déjà passé il y a deux ans et demi, mais que je m'étais trompé de jour !!!
Trêve de nostalgie et direction la Secret Place, qui était correctement garnie. On retrouvait des gens connus et d'autres qu'on voit plus rarement, car les publics ne se croisent pas encore complètement entre Death et Black.
Mais KRAKOW jouait déjà. Ce quartet norvégien fait du Black très fortement mélangé avec des passages complètement Pink Floydiens, qui peuvent aussi beaucoup faire penser aux schémas de composition d'Isis ou Tool. Ce qui donne des titres rallongés, qui font un peu songer à leurs compatriotes d'In Vain dans un autre registre. Cependant les compos sont moins géniales que celles de leur principal inspirateur, évidemment. Les deux longs morceaux se sont écoutés plaisamment.
Les Allemands de SECRETS OF THE MOON se présentent aussi comme un quartet, avec une fille à la basse. Leur Black Metal est ambitieux, original sans être en rupture, oppressant et ralenti sans être Doom, fort intéressant. Les titres sont construits en différentes phases, enrobées par des intros assourdies aux synthés inquiétants sur fond de chants d'oiseaux… Venaient ensuite des riffs à la vieux Mayhem sur un rythme plus lent. Le chanteur a un bon coffre qu'il ne force jamais totalement à fond.
Sous un éclairage rouge invariant et dissimulés derrière leurs tignasses, le groupe donne toute sa puissance sans l'impression de forcer, même dans les quelques moments de blast. Le jeu de batterie est varié et impeccable, sans jamais s'égarer dans le démonstratif (les roulements de toms illustraient bien tout ça). Plutôt qu'un déchaînement de brutalité, SotM créé une ambiance de vrai malaise, occulte et païen, contrôlée mais pernicieusement sincère. Les trois quarts d'heure sont passés absolument sans ennui.
Encadré par deux bannières, les poses du chanteur de KAMPFAR ramenaient à un style plus classique. Malgré ses bracelets cloutés, ses harangues bateau de frontman brisent un peu l'identité Black du groupe. J'ai lu que ce n'était pas leur chanteur historique mais je ne peux dire ce qui changeait. N'empêche que les titres assez longs sont efficaces, la fosse s'anima enfin. Les morceaux étaient très accessibles avec des riffs simples, accrocheurs sans être putassiers à l'instar du retour à un éclairage varié. Tout cela tombait à pic par rapport au précédent groupe. Leur style est plus spécialement païen. Les titres annoncés comme les plus vieux étaient vraiment bons. Ça envoie généreusement sans être effrayant, c'est un défoulant parfait après une grosse journée… L'impression de compacité était confirmée par un arrêt sans fioritures du set.
Enfin VREID, le groupe des ex-Windir, terminait la soirée avec du Black n' Roll bien éloigné du style de leur formation d'origine. Le son était très propre après avoir arrangé le son de la batterie. C'est hélas moins inspiré qu'un Entombed dans son genre, quoique se voulant plus varié avec des effets divers, samples, guitare mélodique. Le set assez long laissera un souvenir bizarre, avec des titres qui pouvaient emballer sur le moment mais dont on ne retenait rien une fois qu'ils étaient finis. Logiquement, le public redevint moins agité. Aussi l'orga' donna de sa personne pour relancer sans cesse le pogo, avec un demi-succès. Après un titre seulement je pensais partir avant la fin tant les compos étaient mal fichues, mais le côté emballant m'a fait finalement rester jusqu'à une fin sans rappel.
La morale de cette histoire, c'est que je pourrais aller voir du bon Black un peu plus souvent.
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
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