L'été c'est la saison des festivals, en théorie. Bien que je préfère le format du concert du soir, je vais reparler de l'Xtreme Fest d'Albi – Carmaux édition 2016, quelques semaines avant la naissance de votre webzine favori. Depuis deux-trois ans, la programmation s'est réorientée vers le Punk et le HC uniquement. Mais cette année-là des groupes de Metal connus étaient encore affichés, et non des moindres, alors que l'événement était revenu définitivement sur son site originel.
Après avoir failli venir il y a deux ans cette fois ça y est, en route vers l'Xtreme Fest, qui se pérennise et devient le festival Metal, HC et Alterno' du Midi de la France. Je préfère le format concert d'un soir à celui d'un festival, ceux qui me connaissent ont pu le remarquer depuis longtemps. Mais les têtes d'affiche étaient suffisamment motivantes pour cette édition. Préférant aussi le confort hôtelier d'Albi toute proche, on pouvait constater que l'événement déborde un peu sur la ville car quelques autres avaient aussi fait ce choix plutôt que le camping. L'accueil de l'hôtel revêtait même des t-shirts officiels du fest !
D'ailleurs pour ceux qui ne connaîtraient pas la région vous pouvez coupler une prochaine participation avec la visite de la cathédrale d'Albi qui est un monument exceptionnel en Europe et le musée Toulouse-Lautrec qui jouxte, de très bonne qualité.
Sur le court trajet en voiture vers le site, un gros détachement policier en armes contrôlait la circulation, il faut bien reconnaître que dans ce monde nouveau qui arrive c'était la cible idéale pour un plan Bataclan + Utoya.
Garé au second parking collant le camping, le chemin vers le site parut bien long sous une canicule à plein régime. Il s'agit de l'ancienne grande mine à ciel ouvert de Carmaux exploitée depuis l'Ancien Régime jusqu'il y a peu et dont l'histoire a durablement marqué celle de la région, transformée en base de loisirs avec un lac créé au fond du vaste cirque artificiel, où l'on descend en tyrolienne. Une partie des bâtiments sur un grand replat vers la mi-pente accueillaient le festival sur un espace assez restreint, avec dehors une scène, la buvette et les food-trucks, et dedans une autre salle de spectacle et quelques étals de marchandises habituelles pour un festival. L'organisation fonctionne classiquement avec des bracelets et des jetons qui ne concernent en fait que la buvette.
Quand j'arrivai NOT SCIENTISTS était déjà en plein set avec son Punk-Rock simple et frais, très Pop, servi en plein soleil sur la scène extérieure, les pauvres ! L'orientation bien mélodique qui se révélait vite, avec le chant assez haut qui accompagne, faisait beaucoup plus penser à la BritPop ou aux légendaires Burning Heads qu'à Hüsker Dü ou aux Ramones. Léger et gai mais jouant à un niveau professionnel du fait que ce groupe est né des cendres d'autres formations plus anciennes, c'était une bonne ouverture.
La programmation du festival, depuis ses origines, s'efforce de coller aux goûts du public méridional et témoigne donc de son appétence globale pour toute la scène Punk-Rock alternative, rebelle en paroles et festive dans les faits, qui ne crache pas sur les gros groupes de Metal (je mets à part la Provence où le milieu est plus restreint mais plus sombre, entre HC de durs à cuire et Metal extrême pointu). C'est aussi caractéristique qu'en Allemagne la passerelle avec le gros gothique plus ou moins kitch, ou en Espagne le Heavy traditionnel, et sans en tenir compte un festival d'envergure va droit dans la paroi.
Ceci dit le premier groupe dans la fraîcheur de la salle allait à l'inverse avec le Black à capuche acclamé des Nantais de REGARDE LES HOMMES TOMBER. Dans une optique résolument actuelle, ils ont pris la négativité du Black traditionnel sans le fatras occultiste, se rendant mieux austère encore bien que plus propre (comme en apparence aussi, il n'y a pas de warpaints). Ils y mêlent donc l'héritage du Post-Core par ce feeling lugubre et épique, et bien plus encore ces quelques passages cristallins et sobres. Plus limpide que Portal et compagnie, je n'y retrouve pas la complexité de mes chers Ulcerate mais il s'agit ici de Black. Bien que plus récent, le succès rapide du groupe s'explique par une maîtrise incontestable et une orientation différente de Celeste, moins haineuse et coreuse mais plus sombre et puissante. Le chanteur sait bien comment occuper une scène assez grande, par une attitude spectaculaire mais ombrageuse qui ne nuisait pas à sa performance vocale. Comme pour tout le festival, le son a été impeccable à tous niveaux. Tout le monde n'aime pas forcément ce qu'ils font, mais pour un touriste un peu instruit du Black comme moi, je suis resté convaincu.
A WILHEM SCREAM, dehors, servit ensuite un HC Rock joyeux mais déjanté et métallisé. D'ailleurs l'un des guitaristes a esquissé le riff d'"Angel of Death" pour illustrer un des speeches de circonstance de son chanteur à casquette, grosses lunettes et casquette relevée… Ça plaisait aux jeunes, quand j'ai compris je suis reparti me réhydrater puis me mettre dedans au frais voir les stands, et surtout un disquaire bien achalandé.
Étant peu amateur de leur style je n'avais jamais réalisé que TROLLFEST est vraiment populaire. Vu le nombre qu'ils sont je ne sais pas non plus si on peut encore parler de groupe. Le saxo et les petites percus du principal chanteur ne sont rien encore : les déguisements en blouse et accessoires improbables confirmaient l'option festive et vaguement rurale qui correspondait bien à l'événement. À l'image de leurs dégaines la musique plutôt Folk et paillarde mais assez influencée également par une fusion puissante comme les œuvres les plus déjantées d'un Mike Patton.
Peu intéressé, je suis ressorti assez vite pour revoir les uns ou les autres en finissant mon verre, puis dîner. D'une distraction à l'autre la déperdition peut être importante sur un festival, et c'est l'une des aspects qui me rebutent, au fond. En parlant de déguisements il y en avait bien quelques-uns mais pas trop comme dans des festivals plus grands. On aura apprécié le subtil et simple faux Lebowski, par exemple. Le Barney Greenway qui semblait chercher quelque chose, par contre, était le vrai.
Avec STRIKE ANYWHERE nous avions une nouvelle dose de Punk HardCore Mélodique américain, plus traditionnel dans la forme mais distingué par les paroles engagées du chanteur aux longs dreadlocks gras. N'aimant pas plus ce style qu'il y a vingt ans j'ai vite préféré me remettre au frais à regarder s'installer le groupe suivant, principale motivation de ma venue ce jour.
En fan plus fidèle que passionné mais sincère, j'ai vu NAPALM DEATH un certain nombre de fois, c'est allé crescendo en qualité ces dernières années et les rumeurs annonçaient quelque chose de plus mortel encore qu'en 2014. Elles étaient vraies. Acclamés dès l'intro étonnante d'"Apex Predator", ils ont montré une pêche du feu d'enfer. Cela restera un carnage mémorable d'une vingtaine de titres. On connaît l'anglais recherché, les transes drôles et les t-shirts engagés de Barney. Une petite blessure au poignet droit semblait lui donner un peu de souci. John Cooke, que je n'avais encore jamais vu, paraît s'installer durablement en remplacement de Mitch Harris à la guitare. Son jeu fait l'affaire même si son timbre criard n'est évidemment pas aussi caractéristique. Après les harangues de Mark, ils allaieng d'une période à l'autre, du groove plus ou moins inspiré des années 90 au GrindCore séminal originel en revenant au dernier album dûment représenté.
Quelques titres sont (trop) habituels, d'autres ont été ressortis des tréfonds d'un répertoire long comme la guerre. La fosse bien élargie a atteint une dinguerie comparable à un seul autre set sur mes deux jours au festival. Étalé derrière son kit, Herrera avait un son un poil relâché au début, peut-être, mais donne toujours l'impression de ne pas se forcer sauf à la toute fin du set. Si certains préfèrent la promiscuité suffocante des petites salles pour tout groupe UG même un peu important, je préfère définitivement les salles moyennes aux scènes surélevées, d'autant quand il y a du monde comme ici. Sur les quelques passages sans basse de l'éternel "Suffer the Children" le taciturne Shane a pu laisser éclater, pour une fois, par quelques gestes d'encouragements sans sourires, sa fierté profonde d'asséner Napalm Death sur scène aux fans depuis trente ans. Il y a eu un peu de confusion après l'inattendu et ultra Grind "Retreat to Nowhere", car le set de tournée devait être un peu plus long et il n'a resté que le temps d'un "Nazi Punks etc." classique mais de bon aloi pour boucler malgré le petit rechignement apparent de Danny.
Aussi objectivement que possible, c'était la grande fessée du premier jour, je suis ravi de les revoir dans peu de temps.
Apex Predator-Easy Meat/ Smash a Single Digit/ Mass Appeal Madness/ Greed Killing/ Unchallenged Hate/ Everyday Pox/ Taste the Poison/ Next on the List/ Cesspit/ Scum/ Life ?/ The Kill/ Deceiver/ Suffer/ Suffer the Children/ Siege of Power/ How the Years Condemn/ Retreat to Nowhere/ Nazi Punks Fuck Off
Dehors dans la douce nuit tombée enchaînait directement LOUDBLAST… C'était difficile après une telle boucherie de plonger dans un Death-Thrash servi de différentes façons, mais qui faisait un peu gras mou en comparaison. Je reconnais que j'ai un rapport compliqué avec les Loud', l'un des premiers groupes un peu extrême et underground que j'ai pu écouter, puis que j'ai sèchement délaissé quand ma culture s'est élargie ensuite et qu'ils avaient arrêtés. Je ne les avais pas revus depuis une douzaine d'années. Pourtant je reconnais aussi que le dernier album studio, comme le confirmaient les titres qui en venaient, fait enfin montre d'un peu d'originalité sans chercher à coller à l'air du temps. Buriez le chauve bouge moins mais sa communication plus posée et mieux articulée qu'avant passe. Le passé n'est pas négligé avec par exemple les samples de 'Taste Me', 'Cross the Threshold' (hum !). Des titres plus purement Death aux récents plus risqués, on passait en fin de compte un bon moment jusqu'à un émouvant 'My Last Journey' dédié à Mikaël 'Bleu' récemment parti dans des circonstances choquantes.
Le dernier set en salle de ce premier soir était offert aux Helvètes d'ELUVEITIE. Les ayant vus déjà il y a quelques années dans une salle plus modeste et pleine jusqu'au dehors, je n'étais pas étonné de revoir l'espace à nouveau rempli. Il y avait aussi du monde sur scène puisqu'ils sont huit car il faut concrètement l'équivalent de deux formations pour leur Metal Folk. C'est assez amusant de voir quelqu'un s'agiter sur une scène Metal avec un simple flûtiau. Je n'ai fait que des aller-retours avec l'extérieur, car je suis vite gavé des ritournelles celtiques faciles pipeautées à longueur de titres. Mais là encore, cet univers guerrier, festif et rural et entraînant draine un large public et incarne très bien une facette de l'esprit de ce festival. Qu'on le veuille ou non, Eiluveitie est un groupe populaire dans une frange de la scène qui n'est certainement pas la plus confidentielle, qu'on l'aime ou pas.
Je demeure cependant agacé par l'attitude de Glanzmann qui fait encore moins d'efforts qu'avant en français alors qu'il prétend faire du Metal de Gaulois, qu'il est certes Suisse alémanique mais vivant près de la France et de la Romandie, et que quand il se lance il parle bien et quasiment sans accent germanique. Bref.
Mais pour se finir il fallait encore bouffer du biniou dehors avec les Canadiens Écossais THE REAL MC KENZIES, en tenue traditionnelle complète, qui font un Punk Rock Mélodique profondément mêlé au Folk traditionnel des Highlands. Ce mélange, il faut sans doute être Anglo-saxon pour le capter pleinement mais il tenait la route. Plus crade et moins lourd que les Celtes métalleux d'avant, il l'est déjà un peu plus que celui des Dropkick Murphys auxquels on pense immanquablement bien qu'ils soient venus après, et que les Mc soient moins festifs et un peu plus sérieux dans leur proclamation identitaire (mais pas arrogante). Le chanteur est d'évidence le leader, qui mime constamment les histoires de pub en fin de soirée qu'il raconte dans un anglais canadien très clair bien que sans trace de l'accent écossais si typique. Le versant Punk-HC, cependant, est d'une franche inspiration californienne paradoxalement, assez rapide et relativement bourrin.
En ayant fait assez vite le tour après quelques titres, je me suis dirigé vers la sortie. La fatigue de la grosse chaleur, du trajet et du premier semi-marathon musical commençait à me mettre dans le rouge. De toute façon avec la forme du site et le chemin dans l'axe de la scène, j'ai eu le temps d'entendre de loin mais très correctement au moins deux titres entiers avant d'arriver au parking en haut.
Même si peu de groupes m'intéressaient vraiment j'avais passé une bonne première journée sans mauvaise surprise logistique ni déception, avec une claque orgasmique et une paire de curiosités offertes dans une bonne ambiance. Que vouloir de plus ?
JOUR 2 :
Après une journée réparatrice au frais, la chaleur devenant atrocement orageuse, je reprenais la route vers le site pour la deuxième journée, apparemment la moins excitante sur le papier. Les condés étaient encore sur la route et même une unité plus lourdement armée stationnait plus à proximité. Voilà où nous en sommes en 2016.
Quand j'étais enfin parvenu au site, IN OTHER CLIMES avait commencé son set depuis peu puisqu'un groupe avait annulé. Le HC bien lourd à la Terror des Nissarts, assignés sur la scène extérieure en plein cagnard, n'est pas très original mais efficace. Cependant j'ai dû aller me réhydrater en urgence, des suites du court trajet mortellement caniculaire. Vu de loin et à l'oreille, des influences Thrashy rappelaient aussi l'inspiration des groupes plus anciens qui ont un pied plus ou moins dans le Metal comme Merauder, Biohazard ou Hatebreed (en plus grave).
Premier groupe à l'intérieur les Parisiens de DEEP IN HATE envoyaient pour leur part un Thrashcore qui sentait bon Pantera... et ses imitateurs. Cela envoyait aussi du gros riff, mais avec moins de pêche que les précédents. La difficulté dans ce style est de paraître original ou mieux encore plus inspiré que les autres, et sans jouer mal ni chanter mal ni être mollasson, ils ne m'ont pas donné le coup de foudre. J'ai décroché quand ils ont demandé de sauter, "jumpe !" sur un riff lent totalement inadapté…
Pendant que ça se couvrait lentement dehors les Bretons de THE DECLINE ! montaient sur la scène extérieure et balançaient une nouvelle dose de Punk Rock mélodique avec des chœurs et des cordes sèches dans le fond à la The Clash, Buzzcocks voire une pointe de New Model Army pour l'amertume persistante de chaque titre. Vite avalé, mais dans l'esprit du fest, auquel ils avaient déjà participé et un peu inattendu pour un groupe français.
SEVEN WEEKS était le premier groupe étiqueté Stoner de la programmation. C'est étonnant vu la mode des dernières années mais j'en ai tellement mangé depuis dix ans à Montpellier que cette impasse ne me dérangeait pas. Ceux-ci se détachent par une livraison très propre, maîtrisée et suave, bluesy ou grungie mais pas déjanté et encore moins velu de reste. Bien qu'assez agréable et léger, l'obscurcissement persistant du ciel dehors m'a mené à avancer l'heure du dîner tant qu'il n'y avait pas trop de monde et que la pluie n'était pas encore là.
Cela a enfin pété pour ALEA JACTA EST qui avait le malheur de jouer dehors. Les Coreux y ont trouvé une énergie supplémentaire, et comme c'est un groupe local les fans étaient nombreux dans le moshpit, donc pas de mal au final. Leur HC Tough Guy rogue est typique, moderne par les dégaines, les beatdowns, les poses fières. La musique est de bonne qualité et l'expérience se sent, pour un style dont je suis peu friand. Qu'importe, ils n'ont pas eu besoin de moi !
Bref jusqu'ici je n'avais pas vu grand-chose m'emballant ce jour-ci, mais c'était prévu. Allons nous abriter dans la grande salle où on fait les balances au son sempiternel de Red Hot Chili Pepper comme hier.
Plus la peine de présenter le BAL DES ENRAGÉS, le superprojet pour festival par excellence. Comme suggéré par la saynète en costume inaugurale, il est demandé de faire la fête plutôt de se rebeller, avec toutes ces reprises. Après Sham 69, Jet et les DK, le set s'est attelé plutôt à un very best of années 90 avec Nirvana, MetallicA, Blur, RATM, Beastie Boys, Noir Désir, Manson... ou des Punkeries plus vieilles avec Parabellum en hommage à Schultz évidemment, voire les Stooges… le tout enchaîné sans pause dans un esprit déchaîné, avec un plaisir évident tant pour la dizaine de membres du collectif que pour le public – d'autant plus massé que les averses continuaient dehors. Si beaucoup des musiciens s'éclatent sur ce concept trop facile mais difficilement résistible en pratique, on devine que certains y mettent plus. Des gens comme VX 69 ou Nico de Tagada Jones donnent tout et regardent que tout le monde vive le plus intensément possible la célébration d'une synthèse d'une certaine histoire commune, des deux côtés de la scène… Et puis il faut admettre que les reprises de grands classiques, c'est bien mieux quand c'est fait par des musiciens expérimentés et pas par des débutants mal assurés pour leur première première partie… Seule Klodia Sparking, hélas, accuse un manque total de voix. Les animations déguisées illustrent plaisamment certains morceaux, bien que les rapides saynètes soient moins à mon goût.
Comme ça devenait l'étuve et qu'on attaquait des titres également moins à mon goût, j'ai pris ma tangente et suis resté dehors à blaguer une fois resservi. La fiesta a duré une heure et demie sur un plan bien simple, qui résumerait parfaitement aussi l'esprit de l'Xtreme fest sans doute.
Dans la nuit enfin tombée et la fraîche accalmie, ce n'était pas évident pour le trio Anglais CONAN dont le Doom massif et austère faisait contrepied voire antidote à tout ce qu'on venait de voir. Jouant fort avec un accordage grave, ça faisait penser à Kongh voire Jucifer. Ce son fuzzant et granuleux est bien plus velu que ce qu'on entend par Doom des Midlands habituellement, et pouvait accrocher pas mal de fans venus du Noise, du Sludge. Le growl ni la batterie interprétée avec force ne se cachaient derrière ce vrombissement sous contrôle. La basse n'était plus tenue par le producteur Chris Fielding mais par une jeune femme qui faisait son office en léger retrait sans aucune ambiguïté décorative ni aguicheuse. Et d'un titre à un autre j'ai vraiment apprécié, même abstraction faite que la douceur passagère dehors et que ce décrochage par un style jusqu'ici absent de la programmation et bien plus calme que tout ce qui avait pu suivre avait tout pour séduire dans ce contexte. Voulant être bien placé pour le groupe suivant qui avait motivé ma présence ce jour, je suis parti un peu avant la fin mais convaincu, et les debriefs avec les uns ou les autres confirment mon éloge.
La fatigue se faisait un peu plus sentir collectivement que la veille, avec l'agréable rafraîchissement atmosphérique propice à la récupération (mention pour celui qui comatait en tenant un panneau "réveillez-moi pour Lofo'").
Même si ça n'a plus le même impact qu'à la grande époque des grilles, j'étais assez excité de voir enfin MINISTRY que je suis depuis très longtemps et que je n'avais encore jamais pu voir. Sur un "Hail to His Majesty" mégalo réarrangé avec beaucoup plus de guitares, parfait pour lancer le bouzin, on pouvait voir qu'actuellement Jourgensen s'entoure de quatre comparses, dont un batteur qui nous flanquera une fessée impitoyable. C'était également le premier groupe du festival, peut-être bien le seul, à utiliser bien évidemment des projections en fond de scène, dans le droit fil de l'esthétique de Ministry. Le clip anti Trump et Clinton (enfin, surtout Trump !) du titre suivant est très marrant. Mais quand plus tard il se paye aussi en passant l'État Islamique et Chavez, c'est une leçon que devraient retenir beaucoup de rebelles en carton de notre pays. Al est plus grand, car lui tape dans toutes les directions. Les versions live alourdies de titres récents, rendus avec puissance et groove dans un déluge de lights et d'images, deviennent trippantes… Tout cela le décharge de faire démonstration de charisme personnel, mais il pourrait faire sans, tant il est à l'aise à diriger tout ça.
Plus Metal que jamais, Ministry aborda ensuite les vieux monuments par "NWO", progressivement mis en place avec le sample. Étrangement, là, plus de vraies retouches aux compos originelles. Si quelques personnes étaient parties, le reste nous étions tous à fond jusqu'à ce "Thieves" fédérateur. Enfin, après une brève annonce bien compréhensible malgré la réverbération énorme de son micro, Al fit balancer un "Stigmata" moins agressif que la version classique, avec des breaks pour casser le rythme et amener le public à descendre de son excitation collective en fin de set.
Hail to His Majesty/ Punch in the Face/ PermaWar/ Rio Grande Blood/ Señor Peligro/ LesLiesLies/ Waiting/ NWO/ Just One Fix/ The Missing/ Deity/ Thieves/ Stigmata
On pourra remarquer qu'à nouveau le format festival a contraint de rogner trois titres de plus joués sur les autres dates de la tournée, en concerts classiques. Mais ce n'est pas nouveau.
Il m'était bien difficile d'enchaîner sérieusement avec LOFOFORA, bien qu'ils aient toujours entretenu un lien particulier et ancien avec ma ville. Leur Metal Fusion puissant aux textes français travaillés a profondément marqué ma génération… sauf moi qui n'ai jamais aimé ce mélange d'influences larges, aussi digérées soient-elles en pratique. Car la formule est rendue cohérente, il faut reconnaître, et il faut croire aussi que pour la majorité des gens, ce n'est pas du tout démodé. Reno est gouailleur, à l'aise pour improviser une vanne consensuelle. Comme sur album, le groupe a conservé le même son depuis toujours. L'assistance un peu usée tout de même à cette heure-ci n'a pas tant bougé, mais manifesté et conservé un intérêt partagé même par Stéphane Buriez, attentif près du bar.
Lassé, j'ai cru pouvoir quitter le site en voyant les éclairs au loin vers le nord. Sauf que pendant le trajet vers le parking nord il s'est rapidement rapproché et s'est abattu d'un coup à plein régime sur quelques fans paumés à la recherche des escaliers coupant la vieille route en lacets, qu'il fallut se résoudre à suivre dans la pénombre et la pluie glacée battante au milieu des bois, avec la légère angoisse qu'un éclair facétieux ne vienne finir la blague… le pitch parfait pour film d'horreur ! Et en plus j'étais garé à l'autre bout du parking où m'attendait fidèlement ma voiture toute propre. Je suis arrivé trempé et crade jusqu'à la moëlle à l'hôtel où j'ai pu heureusement éviter de passer par la réception pour remonter.
Hélas je ne pouvais rester pour le dernier jour en dépit d'une affiche plus excitante globalement. Et puis la pluie revenant au taquet sur l'Albigeois quand je quittai le secteur, ça a dû être un enfer pour les campeurs. L'accueil étant de qualité, pourquoi ne pas revenir d'autres années selon la programmation ?
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